Interview Etienne Germond

26 février | Actualités | Sylvain CALLEJON

Etienne, pourrais-tu te présenter ?

Sportif de haut niveau en tir à la carabine depuis 2007, d'abord en junior puis en senior. J'ai construit ma carrière en double projet sport-étude (Licence Management des entreprises à Dauphine, Master Marketing international à l'ESCE) puis sportif et professionnel (expert dans le marketing digital) à partir de 2015.

Pensionnaire de l'INSEP depuis 2010, licencié dans le club des Mouettes de Royan
2x champion du monde universitaire
2x vice-champion d’Europe par équipe
6x champion de France individuel en senior
Numéro 1 français sur la saison 2018
 
Comment arrives-tu à gérer ta carrière sportive et ta carrière professionnelle ?

Je pratique un sport individuel qui permet une certaine flexibilité dans les créneaux d'entrainement. Ainsi, je peux m'entraîner le soir, après mes journées de travail. Cela demande beaucoup de volonté et de rigueur car ce n'est pas toujours évident de trouver la motivation d'aller s'investir pendant 2h-2h30 au pas de tir après des journées intenses et stressantes de 10h.
À côté de ça, lorsqu'il y a des compétitions, je me débrouille pour anticiper au maximum sur ma charge de travail pour pouvoir partir l'esprit léger en déplacement. Je m'appuie également sur mes collègues qui sont compréhensifs et d'un soutien important. Au final, tout est question d'organisation pour pouvoir concilier les deux activités de la meilleure des manières.

Qu'est-ce que ta carrière de sportif de haut-niveau t'apporte au quotidien dans ton activité professionnelle ?

Le sport de haut niveau est une école de conduite dans de nombreux cas et les transpositions avec le monde professionnel se font régulièrement.
Les exemples sont nombreux. J'applique régulièrement une méthode de définition des objectifs, qui s'appuie sur de micro objectifs intermédiaires en amont. Cela correspond par exemple à des tests et des actions opérationnelles qui, mis bout à bout vont permettre d'atteindre et de réaliser la stratégie globale visée par une entreprise.
Il y a également la gestion du stress et la mise en confiance avant des réunions importantes. Ce sont des situations que nous vivions au quotidien dans le sport au travers des compétitions.

En quoi la démarche d'Allyteams te semble-t-elle intéressante ? 

Lorsqu'un athlète est en carrière, il accorde généralement une priorité à son projet sportif. Malheureusement, lorsque ce dernier se termine, il est souvent compliqué face à un employeur de justifier un CV assez vide d'expérience malgré de nombreuses lignes de médailles. Recruter un sportif pour ses médailles, c'est facile sur le papier. Mais dans la réalité, les entreprises ont des soucis de rentabilité et doivent être en mesure de s'appuyer sur des collaborateurs qui soient opérationnels rapidement.

Même si un athlète aura des qualités rares et des expériences hors du commun, il n'aura jamais l'ancienneté d'un candidat concurrent. La logique opérationnelle des entreprises lambda dépasse souvent les utopies. C'est un choix que je n'ai pas voulu faire et j'ai toujours concilier le double projet sport / étude puis sport / professionnel. Ce n'est pas facile tous les jours mais je ne voulais pas me retrouver "à poil" quand il faudrait me présenter dans des entretiens.

Le fait que des entreprises croient en le double projet et en la valeur d'un athlète en reconversion est un atout pour un sportif en carrière ou sur la fin de carrière. C'est une préoccupation en moins dans son esprit, ce qui peut permettre d'exploiter son plein potentiel, d'être focalisé sur ses entraînements et d'être tourné vers ses objectifs. Cela permet également de créer de la cohésion et d'avoir un soutien qui devient important surtout quand on sait que les grandes victoires se jouent à peu de choses.

C'est également un atout pour nous les sportifs, puisque Allyteams permet de mettre en avant les qualités d'un sportif de haut niveau (organisation, rigueur, persévérance, engagement, etc) et de transposer celles-ci dans le monde professionnel, afin d'être reconnu à une échelle plus large que l'univers de son sport. Cette démarche sera doublement profitable, à la fois pour le sportif mais également pour l'entreprise qui va pouvoir compter sur un collaborateur avec un parcours riche et atypique à la fois.

Le mot de la fin : objectif Tokyo 2020 ?

Ce sera un objectif majeur de ma carrière. Et ce sera peut-être également la page d'une aventure sportive qui se tournera pour me concentrer sur d'autres projets personnels ou professionnels...