[Témoignage] Comment s'adaptent les sportifs Allyteams ? Marielle Pruvost

24 avril | Actualités | Sylvain CALLEJON
[Témoignage] Comment s'adaptent les sportifs Allyteams ? Marielle Pruvost | Allyteams
Comment allier confinement et entraînement lorsque l'on est sportif de haut niveau ?

Réponse avec Marielle Pruvost, ancienne judokate championne de France et aujourd'hui ingénieure en Génie Civil au sein de la RATP.

 

Comment t’organises-tu depuis le début du confinement pour rester en forme ?

Étant une sportive de haut niveau "retraitée" et maintenant cadre en génie civil, c’est full télétravail ! On connait l’impact des écrans sur notre santé ainsi que la durée prolongée en posture assise derrière ces écrans bleus qui est néfaste à haute dose. D’autant plus dans ce climat qui peut être anxiogène ! Alors pour garder un mental optimiste, ma devise c’est de rester en mouvement : "bouger c’est la vie !" J’en profite pour avoir un rythme de vie plus sain et être à l’écoute de mon corps. Au lever, je commence par un petit yoga-méditation, puis la journée je fais des pauses de 2 à 5 min chaque heure pour faire quelques étirements et couper le télétravail. J’organise aussi chaque jour une session sport, quelque chose de court et sympa, surtout axé sport-santé ! Un peu chaque jour avec du plaisir, c’est l’assurance de rester en forme :)

Comment arrives-tu à poursuivre ton activité malgré le confinement ?

Alors, le travail d’un maître d’œuvre en génie civil, ce sont des centaines de mail, des préparations, des études, des télé-réunions. L'objectif est d'anticiper la sortie du confinement, de trouver des solutions pour adapter les postes, pour mesurer les impacts planning et financier. C’est aussi, comme un coach avec ses athlètes, motiver les troupes, arriver à garder sang-froid, discernement et surtout bienveillance dans le K-O. Cette situation est tellement inattendue, j’espère que cela nous rendra plus humble et plus collectif. À mon échelle, j’essaie d’oeuvrer dans ce sens. Les solutions à cette crise sanitaire reposeront sur une mobilisation collective pour en limiter l'impact économique et social. L’idée n’est pas de protéger ses petits intérêts personnels mais au contraire, d’essayer d’être conciliant, constructif et aussi force de propositions pour accompagner le retour à l’activité en sécurité. Les enjeux dans le monde de la construction sont conséquents. 

Sinon, comme on ne lâche jamais sa passion, je suis également professeure de judo, en loisir. Là effectivement, on a dû inventer une toute autre façon de s’entraîner. Il y a trop de risques que le Covid-19 nous mette ippon sans le voir venir ! Au début, on a commencé par de la préparation physique, puis au fur et à mesure de l’allongement du confinement, on sent la baisse de motivation des athlètes. Le judo nous manque tout simplement. Alors on a continué à en faire différemment. Je développe aussi des formats de séances en visioconférence : une nouvelle discipline vient de naître le "judo air" ! Improbable, atypique mais sympathique. Cela permet de garder le lien. En vrai, ces gammes d’exercices existent déjà dans l’apprentissage du judo fondamental. C'est comme un retour aux bases !


Aurai-tu quelques conseils à donner pour gérer la solitude et garder motivation et confiance en soi ? 

Au risque de paraître un peu perchée, je vais vous partager quand même cette pensée puissante qui m’a guidée dans chacune des crises de ma vie : l’amour. L’amour de soi, l’amour des autres et l’amour de la vie.
 
Oui, j’y crois et j’y crois fort car, quand la crise, la maladie, le manque pour beaucoup sont là, cela alimente des pensées négatives, du découragement, de la peur, des angoisses, de la colère, des frustrations…. envers soi-même et envers le monde extérieur. Pour être bien, il est nécessaire de cultiver les pensées positives et oui ! Optez pour un ratio d'un minima de 3 pensées positives pour 1 négative au max (clin d’œil à l'un de mes meilleurs préparateur mental). Et vous savez quoi ? Le positif commence par l’amour. Si si, je vous promets ! Dites à voix haute "j’aime ça", "j’aime aussi ça" ou encore plus fort "je m’aime", "j’aime ma femme", "j’aime mon fils" … Sentez juste en disant ces phrases le bien qu’elles vous procurent.

Alors commençons par nous aimer, nous dorloter, prendre soin de nous. En cette période où l'on a un peu plus de temps pour soi, il est possible de prendre des habitudes plus saines pour nous comme mieux manger, prendre le temps de cuisiner des bonnes choses, faire un peu de méditation chaque jour, un peu yoga, et/ou un peu d’exercice… Ce sont les petites habitudes qui provoquent les grands changements. S’aimer, prendre soin de soi, permet ensuite d’aimer plus sincèrement les autres, d’être plus réceptif, plus à l’écoute, avoir une empathie sincère. En étant confiné, quelle occasion rêvée pour profiter pleinement de sa famille et vivre des moments de qualité.

Dernière question, pourrais-tu nous détailler une de tes séances d’entraînement à faire à la maison ? 

Voici la dernière séance, faite en visio avec mes élèves judokas :

6 x 8 exos (30" de travail - 10" de repos) :

  • Exo 1 : Ippon Squat  
  • Exo 2 : Carré magique 
  • Exo 3 : Pont-sortie d’immobilisation
  • Exo 4 : Fentes
  • Exo 5 : Chandelle, relevé face 
  • Exo 6 : Le pas du lézard
  • Exo 7 : Le pas du sumo 
  • Exo 8 : Pompes sautées

Mes séances sont à retrouver sur Instagram et Facebook

Le mot de la fin

SAI-ZEN, petit jeu de mot japonais qui signifie "le meilleur" !