[Livre Blanc Allyteams] L'interview de Philippe Stanic

Philippe est Directeur des Ressources Humaines au sein de ENGIE Home Services. 

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Philippe, pourquoi avoir accepté de soutenir la démarche d’Allyteams dès ses débuts ?

Quand Daniel, Fanny, Kevin et Krys m’ont fait part pour la première fois de leur projet, j’avoue avoir émis quelques réserves.

Ma réserve ne portait pas sur l’utilité de la démarche ou son orientation sociétale - que je ne pouvais que saluer -, mais sur la capacité des entreprises, et notamment des grands groupes que je connais bien, à intégrer cette proposition au sein de leur dispositif de recrutement. Il y a souvent peu de place pour la nouveauté.

Mes réserves ont toutefois été vite levées car ils avaient une bonne connaissance de l’entreprise et bien analysé ses besoins et les difficultés auxquelles ils seraient confrontés.

J’ai été d’autant plus séduit lorsqu’ils ont précisé qu’il ne s’agissait pas de placer d'anciens sportifs connus dans un but de communication interne ou externe mais de permettre le placement de personnes compétentes, souvent diplômées et porteuses de valeurs comme l’abnégation, le courage et la constance dans l’effort dont elles avaient pu faire preuve dans le domaine du sport et qui leur ont permis d’obtenir des résultats sportifs de premier plan.

Placer la compétence ou les soft skills avant le palmarès sportif me paraissait être une excellente chose. C’est ce qui m’a donné envie de soutenir cette démarche.

Quels conseils pourriez-vous donner à un sportif pour construire son profil professionnel ?

En tant que sportif de haut niveau, il devra accomplir les mêmes démarches que n’importe quel autre candidat.

Cette construction va passer par une identification de ses forces et de ses faiblesses. Du côté des forces, il devra identifier bien entendu ses atouts, et notamment ses compétences maîtrisées, quelles soient les compétences métier, techniques, mais aussi les compétences comportementales, tels que le savoir être ou l’adaptabilité. Ensuite, il devra identifier ses succès, ses réussites, sans oublier ses échecs car ils tendront à démontrer ses capacités à rebondir.

C’est là que son activité de sportif de haut niveau lui confère, je pense, un avantage non négligeable
parce que, grâce à celle-ci, il a l’expérience nécessaire d’analyse de ses performances, de ce qui
n’a pas marché, et des actions à mettre en œuvre pour surmonter les difficultés. Tout ce travail, au-delà
de la construction de son projet, va également lui permettre de roder son discours à venir dans le cas de futurs entretiens.

De l’autre côté, on a les faiblesses, dont le mot est, à mon sens, à proscrire dans le cadre d'une recherche d’emploi pour lui préférer le terme d’axe de progrès, qui est quand même beaucoup moins péjoratif. Dans cette catégorie, il devra identifier les compétences manquantes mais aussi les freins rencontrés et les actions mises en œuvre pour les surmonter. De nombreux outils d’aide à la décision sont disponibles sur internet. Celui que je conseille est le site de l’APEC qui offre un panel d’outils et de prestations gratuites assez complets, notamment l’accès à un réseau de consultants qui offrent un croisement de regards pertinent.

Comment peut-il identifier les bons secteurs d’activité et les emplois les plus porteurs dans un environnement qui évolue de plus en plus vite?

Si son activité d'ancien sportif de haut niveau peut instinctivement le pousser vers le secteur du sport, que ce soit au sein de fédérations, dans les services sportifs, ou encore l’événementiel, je lui conseillerais de dépasser ce stade afin d’identifier les meilleures opportunités pour lui au regard des diplômes obtenus ou des formations qu'il a pu suivre.

Par exemple, l’APEC met à disposition des analyses statistiques de ces offres d’emploi afin de mesurer le dynamisme de tel ou tel secteur. Dans le même sens, il faudra qu'il passe du temps sur les sites de recherche d’emplois afin de repérer les offres et les secteurs les plus riches. Enfin, il faudra bien entendu qu’il se tienne au courant de l’activité économique et être en mesure de faire le lien avec le marché de l’emploi.

Pour illustrer, les entreprises aéronautiques disposent d’un carnet de commandes rempli pour les 25 prochaines années du fait du trafic aérien qui ne cesse de croître à l’échelle internationale. De même, au sein du Groupe ENGIE, et notamment de nos activités de services à l’énergie en B2B, les postes de technicien en bureau d’études sont de plus en plus recherchés au regard de la complexité grandissante des projets que permettent les multiples innovations technologiques.

Une fois ce travail effectué, il devra le croiser avec son diagnostic personnel et ses envies, afin de déterminer les meilleurs secteurs et les meilleures opportunités.

Quelle stratégie recommanderiez- vous à un sportif pour la recherche d’un poste ?

Une fois qu’il a les contours de son projet professionnel, il est en effet important qu'il détermine sa stratégie et les outils associés qu'il va mettre à profit.

Il devra aborder sa recherche d’emploi comme une compétition sportive pour laquelle il construira un plan d’action qui le mènera à la victoire, si vous me permettez la comparaison.

Il existe un certain nombre d’outils digitaux, que tout le monde connaît aujourd’hui, à savoir les réseaux sociaux professionnels tel que LinkedIn, des jobboards généralistes tels que celui de l’APEC ou d’Indeed, mais également les jobboards spécialisés soit dans un secteur d’activité comme la grande distribution ou l’aéronautique, soit dans des profils spécifiques telle que la plateforme Allyteams.

Cependant, il ne faut pas oublier les outils plus classiques que sont les cabinets de recrutement et de chasse, la cooptation par son réseau professionnel mais également par son réseau personnel, ou encore les associations d’anciens élèves. Enfin, il est important, en toute circonstance, que le sportif puisse être identifié comme étant à l’écoute des opportunités du marché.

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LIVRE BLANC L'EMPLOI DES SPORTIFS DE HAUT NIVEAU (lien de téléchargement)

Forte d’une communauté de plus de 2.500 sportifs ou ex-sportifs de haut niveau et de dizaines d’entreprises partenaires, Allyteams a voulu donner la parole aux acteurs du monde du sport, de l’entreprise et de la formation.

Ce livre blanc est l'occasion de donner la parole à 33 sportifs ou ex-sportifs de haut niveau ainsi qu’à des cadres d’entreprise et des directeurs de formation dont les témoignages offrent une grande variété :

• d’expériences dans différents secteurs d’activité au sein de PME ou de grandes entreprises;
• de compétences techniques et entrepreneuriales : ressources humaines, digital, finance, commercial, communication, marketing, droit, etc.;
• culturelle et internationale, notamment avec des entretiens de sportifs étrangers, mais aussi de sportifs nationaux au parcours international;
• au niveau démographique, des âges (15 à 75 ans) et des genres;
• d’expertise en matière d'accompagnement des sportifs avec l’apport de personnes expertes du sujet (notamment du côté des écoles ayant développées des programmes pour les sportifs).

Cette diversité témoigne du fait que chacun possède une partie de la solution aux problèmes de l’emploi et de l’employabilité des sportifs de haut niveau.