[Livre Blanc Allyteams] L'interview de Jean-Paul Tony-Helissey

2 octobre | Actualités | Simon BOYPA
[Livre Blanc Allyteams] L'interview de Jean-Paul Tony-Helissey | Allyteams

Jean-Paul est un escrimeur français spécialiste du fleuret, vice-champion olympique par équipe aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Après un Master in Management à ESCP Europe (Programme Grande Ecole), il est aujourd'hui analyste financier chez KPMG à Paris.

 

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Jean-Paul, pourriez-vous résumer votre carrière sportive ?

J’ai commencé l’escrime à 5 ans en Guadeloupe et très vite aimé l’esprit de compétition et l’opposition que permet ce sport. Par la suite, je suis devenu médaillé de bronze en individuel aux Jeux Européens de Bakou et champion d’Europe juniors par équipe en 2007, puis vice-champion olympique par équipe à Rio en 2016, et vingtième escrimeur mondial cette même année.

En parallèle de votre carrière sportive, quelles études avez-vous suivi ?

J’ai toujours voulu mener un double projet et obtenu un baccalauréat scientifique avec mention bien, puis poursuivi à l’université avec une licence d’économie, spécialité finance et, enfin, achevé mes études avec un Master in Management à ESCP Europe (Programme Grande Ecole).

Avez-vous bénéficié de parcours aménagés ou suivi un cursus scolaire classique ?

Lors de ma licence d’économie, je n’ai pas bénéficié d’un parcours aménagé. Cependant, j’ai eu la priorité sur les choix des travaux dirigés pour que je puisse choisir les créneaux de cours en fonction de mon planning d’entraînement. Pour les partiels, j’avais la possibilité, lorsque les dates coïncidaient avec celles de compétitions, de les passer à un autre moment.

En revanche, à ESCP Europe, c’était différent car il y a une réelle compréhension de la carrière du
sportif de haut niveau. Cela m’a permis de suivre un cursus classique en continuant à mener ma carrière
de sportif de haut niveau. ESCP Europe permet au sportif de haut niveau d’étendre son parcours, d’aménager les cours en fonction des périodes clés. Par exemple, j’ai utilisé mon année de césure pour me concentrer sur la qualification olympique. J’ai donc bénéficié d’une réelle écoute et compréhension dans cette école. C’était également le cas pour les sportifs de haut niveau qui étaient dans ma promotion.

Quelle est ton activité professionnelle actuelle ?

Je travaille au sein de la Société KPMG dans le département Corporate Finance Sports Advisory. Dans ce département, nous apportons du conseil en fusion-acquisition ainsi qu’en levée de capitaux pour le monde du sport. Cela concerne notamment les entreprises du sport. Nous conseillons également les collectivités et l’État sur les politiques sportives. C’est un panel d’activités très large. Cela est lié à ce que représente l’industrie du sport qui dispose de nombreuses ramifications dans l’économie en France et dans le monde.

Cette branche sport de KPMG est-elle récente ?

Oui, plutôt, car c’est une branche créée il y a 3 ans. Elle est actuellement en plein développement. Nous travaillons sur la sensibilisation et la professionnalisation du sport business et cherchons les leviers de croissances, notamment pour les entreprises du sport.

Le développement de cette branche au sein de KPMG a-t-il un lien avec les JO 2024 ?

Forcément, le timing fait que le Comité exécutif de KPMG est à l’écoute car nous avons tous en tête les Jeux Olympiques 2024 mais également la Coupe du monde de rugby en 2023.

Il y a également eu la Rider Cup l’an dernier, puis la Coupe du monde de football féminin. Il y a donc une réelle multiplication des grands évènements sportifs en France. Nous pouvonsconsidérer que ces évènements sont des accélérateurs du sport business en France mais le sport business est en réalité déjà très présent depuis des années dans les pays anglo- saxons. C’est donc quelque chose qui devait également se développer en France, mais c’est vrai que le timing des différents évènements précités a permis une réelle accélération au sein de KPMG.

Avez-vous, à titre personnel, un plan de carrière ?

J’ai mon idée par rapport à ce que j’ai envie d’accomplir mais, aujourd’hui, j’ai la chance d’être au sein de la Société KPMG qui est une excellente école de formation. Je compare cette formation à une forme de 3ème cycle d’études qui permet l’application des connaissances apprises au sein de l’ESCP.

Je ne sais pas de quoi sera fait mon futur professionnel mais, à l’heure actuelle, je me plais au sein de KPMG et souhaite, comme dans mon sport, donner le meilleur de moi-même pour devenir un excellent professionnel. Puis, nous verrons où les opportunités me mèneront.

Avez-vous bénéficié d’aides pour trouver votre emploi ?

Oui, j’ai obtenu mon contrat au sein de KPMG grâce au Pacte de Performance car c’est ce dernier qui a proposé mon CV à KPMG. Aujourd’hui, je bénéficie d’un contrat de travail aménagé qui me permet de travailler entre 20 et 30 heures par semaine. Ce contrat est totalement pris en charge par KPMG.

Quels sont vos objectifs sportifs pour les prochains mois ?

Je vais tenter de me qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. J’y travaille énormément. Je me suis fixé un cap et ai beaucoup de volonté de réussir. Le fait d’avoir une situation professionnelle stable me prend du temps mais m’aide énormément car je sais que je peux avoir confiance en l’avenir.

Qu'est-ce que votre sport vous apporte dans la pratique de votre activité professionnelle ?

L’exigence avec moi-même et l’envie de m’améliorer au quotidien. Mon sport m’apporte également sur la partie communication, échange, collaboration. Je retranscrits ce que j’ai appris avec mes camarades de l’Equipe de France et mes entraîneurs dans mon quotidien avec mes collègues de travail et ma hiérarchie. L’escrime m’a appris que, même si c’est un sport individuel, les résultats se construisent et s’obtiennent en équipe. C’est la même chose dans le travail. La force d’une équipe est plus importante que les individualités.

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LIVRE BLANC L'EMPLOI DES SPORTIFS DE HAUT NIVEAU (lien de téléchargement)

Forte d’une communauté de plus de 2.500 sportifs ou ex-sportifs de haut niveau et de dizaines d’entreprises partenaires, Allyteams a voulu donner la parole aux acteurs du monde du sport, de l’entreprise et de la formation.

Ce livre blanc est l'occasion de donner la parole à 33 sportifs ou ex-sportifs de haut niveau ainsi qu’à des cadres d’entreprise et des directeurs de formation dont les témoignages offrent une grande variété :

  • d’expériences dans différents secteurs d’activité au sein de PME ou de grandes entreprises;
  • de compétences techniques et entrepreneuriales : ressources humaines, digital, finance, commercial, communication, marketing, droit, etc.;
  • culturelle et internationale, notamment avec des entretiens de sportifs étrangers, mais aussi de sportifs nationaux au parcours international;
  • au niveau démographique, des âges (15 à 75 ans) et des genres;
  • d’expertise en matière d'accompagnement des sportifs avec l’apport de personnes expertes du sujet (notamment du côté des écoles ayant développées des programmes pour les sportifs).

Cette diversité témoigne du fait que chacun possède une partie de la solution aux problèmes de l’emploi et de l’employabilité des sportifs de haut niveau.