[Livre Blanc Allyteams] L'interview de Youna Dufournet

12 mai | Actualités
[Livre Blanc Allyteams] L'interview de Youna Dufournet | Allyteams

Youna est une ancienne gymnaste artistique française. Elle a notamment été médaillée de bronze aux championnats du monde en 2009 avant de prendre sa retraite sportive en 2016 et de se diriger vers l'événementiel et la communication. Elle est aujourd'hui chargée de projets chez GL Events.

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Youna, pourriez-vous résumer votre carrière de gymnaste ?

J’ai commencé la gymnastique à 18 mois car ma sœur en faisait et moi j’étais une enfant très turbulente. J’avais donc besoin d‘une activité. J’ai évolué d’année en année et j’ai intégré l’équipe de France à 12 ans, en 2006, en catégorie avenir.

J’ai remporté mes premières médailles internationales lors d’un tournoi entre la France, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse. J’ai ensuite participé à mon premier championnat d’Europe junior en 2008 où j’ai remporté 5 médailles dont 3 en or.

En 2009, j’ai participé au championnat du monde senior et j’ai remporté le bronze en saut de cheval. Ensuite, en 2010 j’ai été vainqueur des Internationaux de France qui est une étape de coupe du monde.

En 2015, j’ai gagné 2 coupes du monde à Varna et à Doha, puis j’ai mis un terme à ma carrière en 2016 sur une finale en poutre aux championnats de France, 10 ans après ma première médaille. En résumé, j’ai eu une carrière avec des hauts, des bas, des blessures mais de la réussite, donc je pense avoir eu une carrière riche.

Comment avez-vous géré concomitamment la gymnastique et vos études ?

J’ai eu un parcours atypique car je suis restée en club, à Avoine, près de Chinon (37), jusqu’à l’âge de 17 ans. J’avais de bons entraîneurs et je m’y sentais bien. J’étais une élève studieuse, au collège puis au lycée. J’allais en cours le matin et m’engageais à l’égard de mes professeurs à rattraper les cours auprès de mes camarades de classe car l’après-midi j’allais à l’entraînement, tous les jours de 14h à 20h30. C’était une vie assez rude, nécessitant beaucoup d’organisation car je ne devais pas flancher. Tout n’a pas été simple mais j’ai tenu et cela s’est bien passé.

L’année de ma première, j’ai eu de nombreuses échéances internationales et beaucoup de demandes pour
aller à Paris pour m’entraîner avec l’Équipe de France, donc de nombreux déplacements ont fait que j’ai été très peu en cours.

Mon arrivée en terminale a donc été compliquée. J’ai passé une première fois mon bac en 2011 et échoué.
C’était prévisible. Je n’avais pas pu suivre les cours car j’étais en année pré-olympique et la priorité était ma carrière sportive. J’ai alors fait le choix de prendre un an de retard sur les études pour me préparer au mieux pour les Jeux Olympiques. J’ai donc participé aux Jeux Olympiques en 2012. J’ai mal supporté mon échec au bac car, même si je m’y étais préparée, je restais une élève ambitieuse. Après une année sabbatique en 2012, j’ai repris l’année suivante un bac scientifique que j’ai obtenu, en juin 2013, avec une mention.

J’ai ensuite fait du droit, par correspondance. Cependant, l’organisation n’était pas simple. Puis, à ce moment-là, Thierry Braillard, qui était à l’époque Ministre des Sports, a lancé le « Pacte de Performance », et j’ai fait partie des premiers athlètes à en bénéficier avec l’entreprise Vivendi.

J’ai alors signé, en juin 2015, un contrat à temps partiel pour une durée d’un an. J’avais un temps de présence de 20% en entreprise, soit 2 demi-journées, et j’ai décidé, en parallèle, de faire un BTS communication par le CNED. En 2015- 2016, j’avais donc mes cours de BTS, les 2 demi-journées en entreprise, et mes entraînements à gérer. C’était un rythme très soutenu mais tout s’est bien passé. À ce moment-là, j’avais 23 ans et j’ai décidé que c’était ma dernière année gymnique car j’avais trop de douleurs.

L’année qui a suivi, Vivendi m’a proposé un contrat à 50% pour que je puisse continuer mes études. En parallèle, j’ai obtenu mon BTS puis une licence en web communication et marketing, et Vivendi m’a alors proposé un contrat de professionnalisation.

Par la suite, je suis partie à Lyon pour intégrer une école d’attaché de presse. J’ai alors réalisé 6 mois de stage au sein de la société GL Events et, cette année, je passe mon Master 2 tout en étant en alternance au sein de GL Events.

Que faites-vous actuellement chez GL Events ?

Je suis chargée de projet en communication évènementielle. C’est de la logistique d’évènements dans différents secteurs d’activités (congrès médicaux, évènements sportifs tel que Sport Unlimitech, congrès de la nature fin juin, etc.).

Je suis un Master 2 dans le domaine de la communication publique et influence politique, un domaine différent de ce que je fais en entreprise parce que j’estime que nous aurons tous plusieurs métiers dans nos vies et qu’il est important de s’ouvrir et s’enrichir.

Que souhaiteriez-vous faire à la fin de votre Master 2 ?

J’aimerais être chef de projet, manager des personnes et les emmener vers le même objectif. C’est ce qui m’anime. J’aime le domaine de la communication, les relations presse. Je me verrais bien chargée de partenariat au sein d‘une société, mais je suis ouverte à toute proposition et opportunité sur l’ensemble de la France.

Y-a-t-il des compétences et capacités acquises dans la gymnastique que vous utilisez au quotidien dans votre activité professionnelle ?

L’organisation est une qualité chez moi qui m’a toujours permis de réussir sportivement et actuellement dans ma carrière professionnelle. Ce n’est pas nécessairement quelque chose qui s’apprend et ce n’est pas inné mais j’ai toujours eu cette capacité et je l’ai beaucoup sollicitée car je n’aurais pas pu avoir la carrière que j’ai eue autrement.

J’ai également fait preuve de ténacité car je n’ai jamais rien lâché ; c’est dans mon caractère. De manière générale, le sport m’a appris beaucoup, des qualités que je mets en avant dans mon activité professionnelle au quotidien.

Avez-vous reçu durant votre carrière sportive un suivi que ce soit par la Fédération ou par votre club s’agissant de votre parcours scolaire ?

J’ai fait les choses seule car, si j’avais attendu un suivi, je n’aurais rien eu. Il faut se débrouiller par soi-même et, même si je pense qu’il y a du mieux depuis quelques années, il y a encore beaucoup de travail.

Honnêtement, pendant ma carrière sportive, on m’a mis plus de bâtons dans les roues qu’apporté de l’aide dans mes choix professionnels ou dans les relations avec les écoles concernant les inscriptions, ou la justification des absences en raison de mes compétitions, etc. Donc j’ai été seule et sans personne pour m’aider.

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LIVRE BLANC L'EMPLOI DES SPORTIFS DE HAUT NIVEAU (lien de téléchargement)

Forte d’une communauté de plus de 3.000 sportifs ou ex-sportifs de haut niveau et de dizaines d’entreprises partenaires, Allyteams a voulu donner la parole aux acteurs du monde du sport, de l’entreprise et de la formation.

Ce livre blanc est l'occasion de donner la parole à 33 sportifs ou ex-sportifs de haut niveau ainsi qu’à des cadres d’entreprise et des directeurs de formation dont les témoignages offrent une grande variété :

  • d’expériences dans différents secteurs d’activité au sein de PME ou de grandes entreprises;
  • de compétences techniques et entrepreneuriales : ressources humaines, digital, finance, commercial, communication, marketing, droit, etc.;
  • culturelle et internationale, notamment avec des entretiens de sportifs étrangers, mais aussi de sportifs nationaux au parcours international;
  • au niveau démographique, des âges (15 à 75 ans) et des genres;
  • d’expertise en matière d'accompagnement des sportifs avec l’apport de personnes expertes du sujet (notamment du côté des écoles ayant développées des programmes pour les sportifs).

Cette diversité témoigne du fait que chacun possède une partie de la solution aux problèmes de l’emploi et de l’employabilité des sportifs de haut niveau.