Entretien avec Paul-Henri Mathieu

10 avril | Vidéos | Paul-Henri MATHIEU

Fanny: Bonjour Paul-Henri, le 28 octobre dernier après 18 ans de carrière au plus haut niveau tu mettais un terme à celle-ci. C'est une nouvelle vie qui commence pour toi. Peux-tu nous en dire plus sur tes projets de reconversion ?

Paul-Henri Mathieu: Oui c'est une nouvelle vie qui commence pour moi, j'ai quelques projets dans l'entrepreneuriat. Le premier c'est une application qui est sortie qui s'appelle TIE BREAK pour mettre en relation des partenaires et dans un second temps, on voudrait louer des cours en heures creuses dans les clubs de tennis. Je suis au départ d'autres projets aussi mais c'est un petit peu trop tôt pour en parler. J'ai aussi été contacté pour être salarié d'entreprise donc j'ai rencontré pas mal de monde mais pour l'instant ce n'est pas un domaine qui m'intéresse.

Fanny: Paul-Henri, est-ce que tu avais anticipé ta reconversion durant ta carrière ?

Paul-Henri: Oui et non. En fait j'ai des phases où j'ai pensé à ma reconversion pendant ma carrière mais c'est un sport qui est très prenant qui demande beaucoup d'entraînement donc on est assez focalisé sur ce qu'on fait parce qu'on a beaucoup de voyages aussi donc j'ai été vite rattrapé par la compétition, les entraînements... Par période ça m'est arrivé d'y penser mais jamais vraiment d'approfondir ce sujet là.

Fanny: Avec le recul qui est le tien aujourd'hui, est-ce que tu estimes que tu aurais dû mieux anticiper cette reconversion ou finalement tu es satisfait de la façon dont tu as envisagé ta reconversion ?

C'est très difficile d'anticiper la reconversion quand on est vraiment pris par son sport. Tout dépend quel type de sport on pratique. Dans le tennis comme j'ai dit on voyage beaucoup ça prend beaucoup de temps j'avais une équipe aussi à gérer parce que j'avais un entraîneur de tennis, un autre préparateur physique, un kiné donc j'avais pas trop le temps de me projeter.

Ceci étant dit j'avais commencé une formation avec Sciences Po qui avait créé une formation pour les sportifs de haut niveau pendant leur carrière que j'ai fait un certain temps, pendant quelques mois. Cela me prenait un petit peu trop de trop de temps donc j'ai dû arrêter au bout de six mois. Je n'ai pas repris depuis.

Fanny: Aujourd'hui quelles sont les principales difficultés que tu rencontres dans ton processus de reconversion ?

Paul-Henri: Pour l'instant, les difficultés c'est surtout de m'entourer de personnes qui sont compétentes dans les domaines qui m'intéressent. Là je suis au début de projets dans les startups je ne sais pas trop comment comment cela fonctionne donc je demande un petit peu des conseils à droite à gauche.

C'est surtout cela ma lacune: ne pas connaître l'envers du décor mais c'est aussi intéressant de rencontrer du monde. S'informer et s'entourer de bonnes personnes.

Fanny: A contrario quelles sont les valeurs et les qualités que t'a apporté ta carrière de tennisman et que tu peux mettre aujourd'hui à profit de ta future carrière professionnelle ?

Paul-Henri: Premièrement la rigueur parce que cela demande une hygiène de vie assez importante. Et aussi la persévérance parce qu'on n'y arrive pas forcément tout de suite il y a des blessures aussi qui peuvent arriver pendant notre carrière donc il faut savoir rebondir après ces échecs. Le travail en équipe aussi.

Comme je l'ai dit, j'avais une équipe à gérer, j'avais un entraîneur de tennis, un préparateur physique, un préparateur mental et je devais jongler un petit peu entre ces personnes là pour voyager avec eux, pour savoir quand j'allais les prendre en tournoi. Ce sont des qualités qui m'ont servi pendant ma carrière qui peuvent servir dans l'après carrière.

Fanny: Avec le recul, quels sont les conseils que tu aimerais donner à des jeunes joueurs sur le sujet de la reconversion ?

Paul-Henri: Les conseils que je peux donner aux jeunes sportifs qui sont en pleine carrière c'est d'essayer de trouver une passion, une autre passion que leur sport, d'essayer d'assouvir cette passion, de se documenter, de lire des livres et surtout de rencontrer aussi des personnes, d'être vraiment ouvert d'esprit parce qu'on a de la chance dans le sport de rencontrer souvent des partenaires dans des grands tournois ou des programmes qui sont souvent organisées lors de compétitions.

C'est intéressant de discuter avec beaucoup de profils différents parce que cela peut nous permettre plus tard peut-être de trouver une autre vocation.

Fanny: Quand je t'ai contacté et que je t'ai présenté Allyteams tu as tout de suite accepté de devenir ambassadeur. Qu'est-ce qui t'a séduit dans ce projet ?

Paul-Henri: Je pense que Allyteams c'est un projet qui est vraiment intéressant parce que effectivement quand un sportif finit sa carrière, il ne sait pas forcément où il veut aller. Il a souvent besoin d'être guidé, il ne sait pas quel type de formation il peut faire donc s'il peut avoir un lien avec une entreprise ou si une entreprise peut l'aider à approfondir ce sujet et aller plus loin dans ce domaine là c'est très intéressant.

Fanny: Merci beaucoup Paul-Henri de m'avoir accordé cette interview pour Allyteams. Je te dis à très bientôt.