[Carnet de bord] Iyad Abdallah - football

19 juin | Actualités
[Carnet de bord] Iyad Abdallah - football | Allyteams

Fort d’une reprise d’études à la suite d’une non-réussite d’un passage en tant que footballeur professionnel, Iyad ABDALLAH a su mettre ses expériences de sportif au service de son développement. Il nous partage quelques éléments de parcours et son attrait pour le « risk management » – gestion des risques, pilier des organisations d’aujourd’hui et de demain.

Parcours

Après plusieurs années au centre de formation du Mans FC et à la suite de la non-concrétisation de mon objectif de carrière professionnelle dans le football, j’ai décidé de reprendre le chemin des études, dans le domaine des Sciences économiques pour me spécialiser aujourd’hui en Risk Management.
Mes expériences professionnelles me permettent de constater qu’il n’existe qu’une infime scission entre le monde de l’entreprise et le sport de haut niveau, raison pour laquelle j'ai souhaité écrire cette tribune.

Horizon de performance & agilité

Si je peux me permettre de tirer le constat selon lequel il n’existe qu’une infime scission entre le monde de l’entreprise et le sport de haut niveau, c’est tout simplement parce que le sportif de haut niveau connait bien la doctrine prédominante de la course à la rentabilité, qui est également impulsée par nos entreprises.

En effet, je considère que si le sport ne perdra jamais la passion qui le rend unique, il tend vers des modèles qui se veulent rentables et efficients. C’est donc sur les sportifs, au cœur de ces nouveaux modèles, que pèse l’impératif du résultat.

En entreprise l’objectif de profitabilité s’atteint notamment par la perspective de performance des collaborateurs, à double échéance ; le court terme pour l’exercice quotidien/hebdomadaire de leurs missions et le long terme pour les projets et plans stratégiques de plus grande ampleur.

Toujours est-il que l’horizon reste et demeure celui de la performance.

La gestion simultanée de ces deux échéances est l’essence même du sportif qui maitrise parfaitement le rapport au résultat par cette approche de court et de long termes. Il peut ainsi utiliser ce levier pour s’insérer, produire et délivrer qualitativement.

D’autres leviers peuvent également apparaitre pertinents. Actuellement, les notions d’agilité et d’intelligence collective coordonnent les productions. Ici aussi nous pouvons lire un moyen d’insertion intéressant pour le sportif. L’agilité en entreprise est un état d’esprit qui entend modifier les organisations en fonction des besoins. Le sport de haut niveau requiert une adaptabilité quasi instantanée et cette compétence peut également être profitable pour les entreprises.

J’ai également constaté durant mes différentes expériences, au sein d’entreprises de services financiers notamment (assurances et banques), une réelle volonté de diversifier les profils et faciliter l’insertion des parcours dit « atypiques ». Une dynamique positive et perfectible qui connaitra peut-être son avènement lorsque que « l’atypique » ne sera tout simplement plus considéré comme tel.

Gestion des risques & résilience

Il peut également être intéressant de faire une analogie entre le sport de haut niveau et la posture de risk manager dans laquelle la prévention et l’analyse des risques inhérents à l’activité sont fondamentaux. Mais il me semble plus pertinent, compte-tenu du contexte de crises sanitaire et économique, de s’intéresser à la résilience.

En physique, la résilience est la capacité qu’a un métal à retrouver sa forme initiale après un choc. En économie, pour l’entreprise, on pourrait la définir comme la capacité à conserver son niveau de production malgré d’importantes perturbations.

Pour le sportif, il est question du dépassement de soi, de rebond, de retrouver et améliorer son niveau de performance après un échec sportif ou une grave blessure. La résilience est une capacité extrêmement développée chez le sportif de haut niveau.

Le monde est changeant et incertain, la résilience est donc un élément clé de la pérennité d’une entreprise. Avoir la conviction qu’il est possible de se relever et d’exceller à nouveau après un passage difficile ; la résilience commence peut-être là où émerge la conviction. Et, sur cet aspect, les sportifs sont de formidables modèles, dont je m’inspire au quotidien.

« Une infime scission »

En se référant à la définition qualifiant les « hard skills » de compétences techniques et les « soft skills » de compétences comportementales, on observe que les plus grands sportifs modernes comme les grands dirigeants d’aujourd’hui sont ceux qui parviennent à se distinguer dans l’un comme dans l’autre.
L’essor des nouvelles technologies laisse penser à certains experts qu’un rééquilibrage en faveur des « soft skills » dessinerait les contours du profil idéal de demain pour les entreprises. Le sportif y trouverait donc une place totalement justifiée, s’il parvient à transposer avec justesse ses expériences précédentes à ses nouvelles activités.

Le Baron Pierre de Coubertin proposait il y a plus d’un siècle « Citius, Altius, Fortius » comme devise olympique - plus vite, plus haut, plus fort.

Finalement, en parcourant les précédents propos, ne pourrait-on pas aujourd’hui juxtaposer cette devise à l’ensemble de nos organisations ?