[Carnet de bord] Pauline Fichter - handball

24 juin | Actualités | Fanny RENOU
[Carnet de bord] Pauline Fichter - handball | Allyteams

Pauline est une ancienne handballeuse de haut niveau. Diplômée en sciences et génie des matériaux et chimie de la matière, elle fait un parallèle entre son domaine d'expertise et le sport de haut niveau. 

 

La science des matériaux au service du Sport

La science des matériaux est omniprésente. C’est la plus ancienne des sciences. Elle débuta dès l’aube de l’humanité par la fabrication d’armes, de vêtements ou encore la construction (métallurgie avec l’âge de bronze-fer ; polymères tel que la fibre de coton ou le bois ; céramique avec poterie, terre cuite...). Restant discrète, nous avons si bien intégré sa présence que nous oublions son impact sur nos vies. Il en va de même dans le domaine du sport.

Quel est l'impact de la science des matériaux sur la pratique sportive ?

Au cours des deux derniers siècles, nous avons battu et battons encore de nombreux records. Pourtant, l’homme n’évolue pas si rapidement au point de progresser de manière aussi significative. Les techniques d’entraînement, nos connaissances accrues en physiologie ainsi qu’en biologie sont des pistes pour expliquer en partie ce phénomène.

Néanmoins un élément extérieur a envahi notre pratique sportive : la technologie. Elle ne se situe pas uniquement dans nos smartphones ou montres connectées. Elle a sa place depuis maintenant plusieurs siècles à nos pieds, sur notre dos, dans nos mains...

Prenons pour exemple les skis. Il semblerait que ces derniers soient vieux de plus de 12000 ans, composés à l’époque principalement de bois, aux formes allongées et planes. L’apparition de nouveaux matériaux depuis les années 1950 a complétement changé cette pratique. Ces matériaux sont les composites, composés de fibre (verre/carbone) et entourés d’une matrice polymère de type résine. Ils sont très communs dans le milieu de l’aéronautique. Ces matériaux ainsi que leurs formes (skis paraboliques) ont révolutionné la pratique du ski que ce soit en vitesse, en maîtrise et en fun !

Une technologie « dopante » ?

Aujourd’hui, et plus que jamais, l’homme tente d’améliorer ses capacités sur tous les terrains.

Au Jeux Olympiques de Pékin en 2008, le polyuréthane fit son apparition sur le dos de nombreux nageurs dont celui de Michael Phelps. L’efficacité de ce matériaux (hydrodynamisme & flottabilité) est telle qu’en 2010 la Fédération Internationale de Natation (FINA) a interdit lesdites combinaisons car celles-ci fausseraient la technique de nage.

Plus récemment, ce sont les paires de chaussures Nike Vaporfly qui ont fait parler d’elles. L’insertion de lames (1 pour la Next% et 3 pour l’Alphafly) de Carbone dans la semelle permettraient une augmentation de la vitesse de 4 à 5% sur route, selon le New York Times. En octobre 2019, le marathonien Kenyan Eliud Kipchoge passe sous la barre des 2h mais son record ne sera pas homologué à cause de sa paire d’Alphafly. Selon la Fédération internationale d’athlétisme, il est interdit d’insérer plus d’une plaque d’un autre matériau dans la semelle.

Vers des surhommes et le transhumanisme ?

Ces prouesses technologiques nous empêchent de savoir si la performance provient de l’homme ou de la technologie qu’il utilise. On pense usuellement transhumanisme avec l’intégration de prothèses, puces, tout cela dans une ambiance très « science-fiction » si bien que nous ne remarquons pas que nous avons déjà les pieds dedans. Des ballons de handball sans colle, des revêtements de terrains ou de pistes qui amortissent vos chutes tout en vous propulsant quand vous courrez dessus, des javelots qui vont si loin qu’ils finissent dans les tribunes... Les exemples sont nombreux.

L’homme toujours affamé de victoires et de succès évolue désormais avec la technologie qui l’entoure. L’ère des surhommes aurait-elle déjà commencée ?

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Pauline is a former high-level Handball player. With a degree in materials science and engineering and in chemistry of the matter, she draws a parallel between her field of expertise and high-level sport.

The science of materials at the service of Sport

The science of materials is omnipresent. It is the oldest science. It began at the dawn of humanity for the manufacture of weapons, clothing, or construction (metallurgy with the bronze and iron era, polymers like cotton fiber and wood, ceramics with pots...). This science remains discreet. We have integrated its presence so well that we forget its impact on our lives. The same is true in the field of sport.

What is its impact on our sport practice?

During the last two centuries we broke and are breaking records after records, but man does not evolve rapidly to the point of improving significantly. Training techniques, our increased knowledge in physiology and biology are ways to explain partially this phenomenon.
Nevertheless, an external element invaded our sport: Technology. It is not just in our smartphones or smartwatches. Nowadays, it has its own place for more than centuries at our feet, on our backs, in our hands etc.
Let us take the skis as a first example. It seems that the skis are 12000, mainly composed before of long and flat wooden surfaces. (see: The evolution of skis). However, since the 1950s, the appearance of "new materials" has completely changed our practice. These materials are "composites." Composed of fiber (glass/carbon) and surrounded by a polymer matrix of resin. They are quite common in the world of aeronautics. These materials and their shapes (parabolic skis) have revolutionized our practice whether in speed, in control and in fun!

A "doping" technology?

Today and more than ever, humans are trying to improve their abilities on all terrains.
At the Beijing Olympics 2008, polyurethane appeared on the back of many swimmers, including Michael Phelps. The efficiency of this material (hydrodynamics and buoyancy) is such that in 2010 FINA banned these combinations because it would distort the swimming technique.
More recently, the Nike Vaporfly pairs. The insertion of carbon blades (1 for the Next% and 3 for the Alphafly) into the sole allow an increase in speed of 4 to 5% on the road (according to the New York Times). In October 2019, Kenyan marathon runner, Eliud Kipchoge, passed the 2h mark but his record will not be certified because of his Alphafly pair. According to the International Athletics Federation, it is forbidden to insert more than one plate of another material into the sole.

Towards supermen and transhumanism?

This technological prowess prevents us from knowing whether the performance comes from humans or from the technology they wear. We usually see transhumanism with the integration of prosthetics, chips, all in a very "Science-Fiction" atmosphere so that we do not notice that we already have our feet in it. Glueless Handball balloons, room flooring that absorbs the shock of your falls without diminishing the power of your jumps, javelins that go so far that they end up in the stands etc. There are many more examples!

Humans are always greedy for victories and success do evolve with the technology that surrounds they. Has the era of supermen already begun?