[Carnet de bord] Yven Sadoun - hockey sur glace
Yven est un ancien athlète de l'équipe de France de hockey sur glace. Il est maintenant entrepreneur et fait dans cette tribune, le parallèle avec le sport de haut-niveau.
L'importance d'échouer
Je ne sais pas comment rédiger cette tribune, j’écris et réécris jusqu’à trouver les mots formant le message que je souhaite transmettre.
Afin de pouvoir être un joueur international j’ai été très bon, avant d’avoir été très bon j’ai été bon, avant d’avoir été bon j’ai été mauvais. C’est à force de travail, de conviction et de rêves que j’ai pu avancer.
Tout commence toujours par une envie, une idée, un rêve, puis on trace notre route, on avance, petit à petit. Pour ma part, mes rêves se sont écrit au fil de l’eau. J’ai d’abord voulu suivre les traces de mon frère en souhaitant être international junior puis j’ai visé les championnats du monde juniors et enfin l’équipe de France.
L’atteinte de ce niveau de performance a nécessité plus de 15 ans d’entraînements, de sacrifices. J’ai accepté d’avoir une vie différente de celle mes amis et n’ai pas compté les heures passées sur la glace. Si toutes ces années fussent pour moi beaucoup de plaisir, ce n’est pas pour autant que tout était facile. Il y a eu les victoires, les défaites, les blessures, les doutes, et la vie au rythme des saisons, le début de la nouvelle commençant dès la fin de la précédente avec toujours le même objectif, gagner le titre.
J’aimais les play-offs, je voyais ce moment comme une guerre sans lendemain. Seule la victoire compte car en cas de défaite, c’est l’élimination directe. Durant ma carrière, j’ai compris que ce n’est pas parce qu’un joueur travaillait sérieusement, s’entrainait fort et était régulier qu’il connaissait forcément la réussite. Oui, on obtient toujours un succès, mais pas forcément celui qu’on attendait.
Je dirais que la réussite n’est pas un sprint mais un marathon, le chemin n’est pas le même pour tous, il faut saisir les opportunités et savoir s’adapter. Plus on essaie, plus facile est l’adaptation. La difficulté est d’accepter les échecs et de continuer, de se relever, retrouver sa source de motivation. Combien d’années Michael Jordan a-t-il mis pour écrire sa légende ?
A la fin de ma carrière, j’ai souhaité transmettre et redonner à d’autres ce que mon sport m’a apporté et je vis cette expérience depuis plus de 10 ans. Je me suis également, depuis peu, lancé dans l’entrepreneuriat et je me retrouve dans la même situation qu’à mes débuts de joueur : rêver, m’entrainer, essayer, réussir, échouer et recommencer.
Alors continuons…