[Carnet de Bord] Roxane Barbaste - Gymnastique

24 février | Actualités | Fanny RENOU
[Carnet de Bord] Roxane Barbaste - Gymnastique | Allyteams

Roxane Barbaste est une ancienne sportive de haut niveau en gymnastique. Dans cet article, elle fait le lien entre le sport et la résilience.

 

Sport & Résilience

Difficile de trouver ce mot et l’utiliser à bon escient ; il m’aura fallu près de 10 ans pour en comprendre pleinement l’usage : résilience.

Un mot si simple mais aussi si fort, associé pour beaucoup de sportifs de haut niveau au quotidien de la pratique. La résilience est ce qu’on pourrait définir comme notre capacité à surmonter une épreuve, une situation difficile ou encore, explorer nos ressources intérieures là où il nous paraitrait insurmontable de continuer à avancer.


Au temps de la pratique

Être sportif de haut niveau est un accomplissement, la joie d’effectuer des performances, de participer à de nombreuses compétitions. Durant 10 ans, la GR m’a apporté une grande joie, un sentiment d’appartenance mais aussi, la fierté d’avoir porté les couleurs de mon pays d’adoption, la France, à l’occasion de compétitions internationales.

Dans le cadre ce sport, la préparation peut s’avérer longue et s’échelonne sur une période allant jusque 8 mois avant d’atteindre les échéances nationales à deux ou trois reprises dans l’année. Maigre récompense pour cette course de fond ? Au contraire, la pratique de ce sport m’a appris deux choses essentielles.

D’une part, la GR est un sport très exigeant et nous apprend à persévérer. Cela demande à notre corps de fournir un effort continu et long, nous pousse bien au-delà de nos zones de retranchement. D’autre part, cette résilience nous apprend à accepter ce que nous ne pouvons pas toujours contrôler et qui ne peut être changé par les 40 heures d’entrainement hebdomadaire. Ce travail sur soi est difficile et demande avant tout, un grand travail d’acceptation.


Quand la vie sportive s’arrête

La pratique de haut niveau m’a certainement soumis à une pression psychologique constante. Pourtant, cela ne m’a jamais empêché de continuer et de maintenir un optimisme à toutes épreuves, me poussant à me surpasser.

Parfois confrontée à quelques blessures, j’ai dû prendre mon mal en patience et apprendre à me soigner tant physiquement que mentalement afin d’accepter ces arrêts. Dans ces situations, certains spécialistes extérieurs viennent nous accompagner ; tâche pouvant s’avérer compliquée lorsque seul l’objectif des compétitions compte et organise nos vies.

Pour fin de carrière, ma sortie brutale du collectif France a mis un coup d’arrêt à toute ambition olympique, Londres ayant été l’objectif de ma vie. Passé le choc, je suis repartie à l’entrainement afin de conclure par une dernière année de haut niveau, marquée notamment par un 7ème titre national.

Puis ce fut la fin, la découverte d’un vide abyssal, et de ce qui me paraissait être des journées interminables. Ce sport avait pris une telle place dans ma vie qu’à nouveau, j'ai dû faire appel à ma résilience. Il faut rebondir à ce moment, trouver où cette force intérieure stimulée par le sport peut se manifester, et de quelle manière.
 

Une nouvelle alliée précieuse
 
Saint-Exupéry a écrit « l’homme se découvre avec l’obstacle ». Ne serait-ce pas finalement la deuxième compétition d’un ex-sportif ? Renaitre, retrouver sa voie ?

En tant qu’ancienne sportive, ma pratique a toujours été guidée par une haute attente de résultats de ce que j’ai entrepris. La résilience acquise durant 10 années de pratique a donc certainement exacerbé cette capacité à accepter l’échec, inévitable à certains moments, mais surtout à tirer parti de celui-ci afin d’en faire un nouveau défi à relever.

Les situations et difficultés de l’après sport deviennent en quelques sortes des défis ; les échecs, naturellement des possibilités d’apprendre et grandir. Le deuil est nécessaire mais passé, on se relève. Il faut accepter ce qui n’est plus afin de pouvoir s’ouvrir de nouvelles perspectives, définir de nouveaux objectifs, s’accomplir avec plaisir dans un domaine autre qui met parfois du temps à se définir.

Huit années ont passé et les routines n’ont finalement pas tellement changé. Définir un objectif, mettre en place un travail pour m’y préparer et enfin m’y confronter. La résilience est là, me guide et m’inspire à chaque pas.