[Carnet de Bord] Gregory Crozier - Parachutisme

20 janvier | Actualités | Fanny RENOU
[Carnet de Bord] Gregory Crozier - Parachutisme | Allyteams

Champion du monde de parachutisme en titre avec Karine Joly depuis 2 ans, double médaillé d’or en compétition internationale et double médaillé d’honneur du ministère des Sports, Gregory Crozier mène à présent une carrière de coach et entraineur international (moniteur de parachutisme, 8250 sauts et de vol en soufflerie, 2000 heures de vol).

Comment avez-vous commencé à pratiquer le parachutisme ?

Mon père était pilote d’avion et de montgolfière. J’ai pu voir très jeune des voiles dans le ciel lors d’un vol où nous nous étions posés sur un aérodrome qui hébergeait une activité parachutiste. Cependant, ce n’est qu’à l’âge de 14 ans que j’ai compris, grâce aux incroyables scènes de chute libre des films d’action hollywoodiens, ce qui précédait le vol sous voile. J’ai attendu mes 16 ans, âge minimum demandé par la Fédération française de Parachutisme, pour réaliser ma formation. Depuis, je n’ai jamais arrêté de sauter. Aujourd’hui, j’ai 23 ans de pratique, dont 10 ans de haut niveau, 2 titres mondiaux et quatre records du monde.

Après 10 ans de parachutisme à haut niveau, quel est votre palmarès ?

Il faut savoir que notre entrée en équipe de France avec Karine Joly a été retardée de 5 ans. En effet, même si nous avons été champions de France lors de nos 2 premières années (2009 et 2010) et malgré le fait que nous parvenions systématiquement à être sur le podium les années suivantes, les places pour partir au championnat du monde étaient prises. Nous avons tout de même eu la chance de gagner une coupe du monde en 2012, mais nous avons dû attendre 2016 pour être enfin sélectionnés par la fédération et participer à un championnat du monde. 

Généralement, à partir du moment où un athlète intègre les équipes de France de parachutisme, sa longévité est plutôt de 5 à 6 ans. Nos 10 ans de haut niveau nous ont permis de réaliser 32 compétitions, 32 podiums et remporter 16 médailles d’or, 4 titres de champions de France, 6 coupes de France, 4 records du Monde et 2 records d’Europe.

Quels ont été les moments les plus marquants ?

Il y a eu de nombreux moments marquants. Ce qui est vraiment magique dans notre sport, c’est de rencontrer les meilleurs athlètes du monde entier et de découvrir les plus grands centres de parachutisme de la planète.

Nos participations à toutes ces compétitions ont été très intenses. Les sites des deux derniers championnats du monde étaient vraiment incroyables : Chicago en 2016 et la Gold Coast en Australie en 2018. Les lieux d’entrainements étaient également incroyables : l’Arizona, la Floride, Dubai, l’Espagne, le Maroc… Donc pour moi, chacune de ces semaines était remplie de moments marquants. 
Je souhaiterais également attirer l’attention sur un aspect particulier de notre sport : la communauté parachutiste internationale. Nous ne sommes que 500 000 parachutistes à pratiquer ce sport de façon intense, mais notre communauté est extrêmement soudée et fonctionne sur le partage et l’échange. Ainsi, grâce à notre palmarès et notre notoriété nous avons été invités dans le monde entier à participer à de grands rassemblements.

Nous avons sauté dans 106 drop zones dans 27 pays, avec des spots plus impressionnants les uns que les autres (les pyramides d’Egypte, la grande barrière de corail ainsi que sur le célèbre Ayers Rock en Australie, le Brésil, sur les déserts de Namibie, d’Arizona, de Dubai, du Koweït et du Royaume de Bahreïn, au pied de l’Etna etc.).

C’est effectivement peu commun de voyager autant dans le cadre de sa passion. Conseilleriez-vous au jeunes sportifs de suivre un parcours semblable au vôtre ?

Il faut savoir que dans le parachutisme la profession de coach international n’existe que depuis 10 ans à peine. Aujourd’hui, beaucoup de sportifs de haut niveau du monde entier s’orientent dans cette voie. C’est tellement formidable comme vie que je ne peux que souhaiter aux plus passionnés de parvenir à devenir coach international. Cependant, voici le conseil que je permets de leur donner : entrainez-vous jusqu’à devenir, au minimum, champion national puis formez-vous professionnellement au maximum. Passez tous les diplômes de moniteur de parachutisme et de vol en soufflerie et entrainez-vous en dehors de la France. C’est ce qui vous fera à la fois apprécier le très haut niveau et enrichira votre culture parachutiste en observant la façon de pratiquer et de s’entrainer de nos homologues.

Quels sont vos projets aujourd’hui ?

J’ai investi dans deux simulateurs de chute libre : iFLY Lyon et iFLY Marseille et j’essaie de promouvoir au mieux le vol indoor pour qu’il intègre un jour les jeux Olympiques. En outre, je réalise peu à peu ma transition de sportif de haut niveau à entraineur national. J’entraine actuellement 4 équipes nationales. Je me prépare également aux prochaines tentatives de records du monde et espère bien parvenir à en battre encore beaucoup. 

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Crédits photos : Ewan Cowie