[Carnet de Bord] Jean-Alexandre Alpin - Handibasket

24 mars | Actualités | Yara Furlan
[Carnet de Bord] Jean-Alexandre Alpin - Handibasket | Allyteams

Jean-Alexandre est un international français en basket handisport. En parallèle de sa carrière sportive, il est en alternance en management de projet chez TechnicAtome. Jean-Alexandre nous raconte sa transition entre le sport valide et l'handisport.

La transition sport valide / handisport

Il est certes peu courant qu’un sportif de haut niveau valide se reconvertisse en handisport mais cela arrive. Que ce soit à la suite d’un accident ou bien d’une blessure, la transition du valide au handisport, n’est pas toujours la suite logique et la plus facile. Cependant cela existe et il est bien possible de retrouver le plaisir et la motivation de la compétition pour prendre sa revanche. 

La preuve en est, après plus d’une dizaine d’années en basket valide, je me suis tourné vers le handi-basket à cause d’un syndrome rotulien qui m’a empêché d’évoluer au sein du basket valide à haut niveau. Il est en effet extrêmement difficile de se projeter au commencement de ce nouveau challenge et même avant, lorsque l’on nous soumet l’idée. La réalité est la suivante : « on s’habitue à tout », tant que la volonté y est. Les débuts sont très flous car l’on craint de ne pas retrouver la même passion qui nous animait précédemment. Alors oui, les sensations ne sont pas les mêmes, le plaisir n’est pas le même, les ambitions ne sont plus les mêmes mais tout cela n’en est pas pour autant amoindri, c’est différent.
Et par différent, je n’entends rien de péjoratif car pour ma part j’ai pu atteindre un niveau supérieur à ce que j’aurais espéré en valide. Nous avons tous plus ou moins une certaine faculté d’adaptation. Cette dernière nous permet de baisser la tête devant un obstacle quelle qu’en soit la taille ou bien de réunir ses armes et l’enjamber pour continuer la route. 

Cette transition qui n’est pas la plus courante devient donc un défi supplémentaire. On pourrait penser que la plus grosse difficulté serait de « descendre de niveau / repartir à zéro » au sein de son sport mais là n’est pas la réalité.

Dans ce processus, l’image ou l’égo en prend un coup car on sous-estime le sport adapté en pensant que l’intensité et la compétition ne seront pas les mêmes. En effet, il est difficile de rester objectif face à ce changement. En passant au-dessus de cela et en s’accrochant au besoin purement sportif, on se rend vite compte que l’on a eu tort. Une nouvelle page se tourne et il faut se battre encore plus pour rebondir et continuer de vibrer à travers de nouveaux objectifs. 

Bien évidemment, la reconnaissance n’est pas la même entre le sport valide et le handisport, et c’est sûrement la chose la plus décevante mais là nous entrons un autre débat bien plus complexe !