[Carnet de Bord] Simon Guerin - Natation

16 avril | Actualités | Yara Furlan
[Carnet de Bord] Simon Guerin - Natation | Allyteams

Ancien membre de l'équipe de France de natation, Simon nous explique comment l'échec l'a aidé à se dépasser et se transcender lors d'une compétition sportive.

Utiliser la pression pour se transcender

Lors d'une compétition sportive, à plus ou moins haut niveau, le stress crée chez l'athlète une forme de pression. Cette pression peut amener à l'exploit mais également à la désillusion.

Evacuer la peur de l'échec - Chaque parcours est semé de victoires mais également d'échecs. Au cours de mon parcours j'ai connu des périodes plus ou moins longues d'échecs. Le souci que j'ai rencontré au début de ma carrière était lié à une peur de l'échec lors des grandes échéances. Le jour J j'arrivais prêt et plus motivé que jamais, cependant plus j'approchais du départ et plus la pression négative montait pour au final totalement inhiber ma performance. J'avais peur de l'échec et je remettais en cause toute ma préparation et mon entraînement en cas de mauvaise performance, d'autant plus que mes performances à l'entraînement étaient excellentes.

Le déclic a eu lieu lorsque je me suis retrouvé à jouer mon avenir sur une saison.
Cette saison-là, le constat a été que ces échecs m'ont permis de continuer à avancer, de construire mon parcours à travers ceux-ci et de travailler davantage pour combler ces lacunes.
Faire ce constat m'a permis de me rendre compte qu'un échec ou une défaite, ne doit pas être vu comme une fin en soi. Ce n'est pas quelque chose que l'on doit trouver normal, personne n'aime perdre ou échouer, moi le premier. Mais cela doit être vu comme une étape, une cicatrice qui forge l'athlète pour l'avenir.

La confiance et le dépassement de soi - Lors des grandes compétitions, quand je me suis retrouvé face à des palmarès très fournis, parfois des idoles, il m'a souvent été posé la problématique "ils sont forcément meilleur que toi, tu arrives de nulle part". Cependant j'adorais cette position. En natation, notre planification fait que nous sommes au meilleur de notre forme deux à trois fois par saison. Pour ma part cela arrivait en général deux fois, lors des échéances de fin de saison. Je passais donc une bonne partie de la saison sous les radars et j'avais le sentiment d'être un peu comme un chasseur tapi dans l'ombre. J'étais certain de mes capacités mais cette position m'a permis d'aborder les compétitions en me disant "je suis là, prêt à attaquer". J'étais attendu, l'atmosphère apportait une forme de pression. Mais j'étais sûr de moi et la pression se transformait rapidement en adrénaline, qui me permettait de performer le jour J.

Cette confiance et ce dépassement de soi n'auraient jamais été possibles sans les échecs et les défaites vécus. Chaque défaite à son histoire comme chaque victoire a la sienne.
Chaque carrière se construit différemment mais un échec ne doit pas être vécu comme la fin de quelque chose, mais comme le début d'une autre. Cette valeur m'a été transmise au cours de mon apprentissage et je pense qu'elle représente bien l'essence même du sport et de la compétition.