[Livre Performance Allyteams] Interview Fabrice Canet - Arbitre de basket-ball & attaché de presse

18 mars | Actualités | Maximin DUMAS
[Livre Performance Allyteams] Interview Fabrice Canet - Arbitre de basket-ball & attaché de presse | Allyteams

Homme aux multiples casquettes, Fabrice est arbitre professionnel de basket-ball, responsable de la communication de la Fédération Française de Basket-Ball depuis plus de 20 ans et attaché de presse de l’équipe de France masculine.

LA VISION DE L’ARBITRE - PARTIE 1

Fabrice, vous êtes arbitre professionnel de basket-ball en Betclic Elite (ex-Pro A), Pro B et Ligue féminine. Qu’est-ce qui vous plait dans cette fonction ?

Très clairement, ce qui m’excite et me motive encore au bout de 13 saisons en 1ère division c’est l’adrénaline de la performance que je ressens chaque week-end pour essayer de réaliser le match parfait… qui n’existe bien évidemment pas !

Je dirais donc que c’est réussir à participer à une compétition de haut niveau et faire en sorte d’être très bon. Il y a donc un côté performance à réussir, et à répéter. Être bon et précis avec des éléments qui sont toujours très différents les uns des autres. Nous n’arbitrons jamais la même équipe d’une semaine à l’autre, et jamais dans le même contexte, ce qui nécessite d’avoir la capacité de s’adapter à ces éléments changeants pour essayer de réaliser la même performance.

Instaurez-vous un dialogue avec les joueurs et le staff pendant un match ou considérez-vous que le dialogue n’est pas nécessaire et que vous êtes le « patron » sur le terrain ?

Je pense avoir l’image d’un arbitre plutôt consensuel, qui n’est pas forcément une bonne image, car un bon arbitre selon moi est quelqu’un qui arbitre toujours de la même manière.

Au début de ma carrière, je reconnais que j’ai été un peu trop consensuel, trop dans le dialogue et la justification permanente. Je pense qu’en raison de mon métier j’ai eu tendance à faire l’inverse de ce que j’aurais dû faire en termes de communication dans mon rôle d’arbitre, c’est-à-dire ne pas trop communiquer avec les acteurs.

Je me suis rapidement aperçu que la communication et le dialogue étaient finalement autant déstabilisants pour les joueurs que pour moi. Lorsqu’un coup de sifflet a été donné, il n’y aura de toute façon pas de retour sur la décision qui a été prise.

En revanche, qu’il y ait un mot d’encouragement ou un sourire envers le joueur ou le banc me paraît nécessaire, cependant ce comportement est très difficile à adopter en début de carrière mais plus facile à mettre en œuvre avec plus d’expérience.

Est-ce que vous débriefez vos matchs et quand considérez-vous avoir été performant ?

Nous débriefons systématiquement nos matchs, après chaque match. À la différence des arbitres américains, nous ne le faisons pas à la mi-temps.

En NBA, les arbitres ont un système de replay à la mi-temps dans le vestiaire pour revoir rapidement des actions de la première mi-temps.

Le débriefing des matchs est automatique, nous le réalisons oralement entre arbitres, soit parce que nous avons été observés, ou soit entre nous.

Ensuite, nous le faisons avec la vidéo du match que nous récupérons, soit le soir même, soit le lendemain avec une tête un peu plus froide.

Lors de ce débriefing, chaque arbitre analyse sa prestation mais également celle de ses collègues du match pour qu’un dialogue puisse être instauré entre tous les arbitres, sur la performance de chacun et sur la performance globale, collective, après le visionnage.

Généralement, nous avons entre cinq et vingt situations sur lesquelles nous débriefons après l’analyse vidéo. Lorsque nous avons cinq situations sur lesquelles nous débattons, nous pouvons considérer que c’est un très bon match. En revanche, si nous sommes à vingt erreurs sur la rencontre, cumulées entre les trois arbitres, c’est que nous sommes dans un match moyen.

Une image a été donnée par Joseph Bissang, excellent arbitre français encore en activité (NDLR : Il a été nommé meilleur arbitre français à trois reprises), c’est celle de dire qu’un arbitre a des jokers dans la poche, entre un et cinq, qu’il peut sortir pendant la rencontre et que s’il veut réaliser le match parfait, il ne faudrait sortir aucun joker.

Est-ce que vous arbitrez aujourd’hui comme vous arbitriez en début de carrière ?

Non, mon arbitrage a beaucoup évolué. Cette évolution n’est pas due à l’évolution de la relation avec les joueurs ou à une évolution des générations de joueurs.

Je dirais que mon arbitrage a évolué du fait de mon âge et de mon expérience qui m’a permis de progresser sur la maîtrise du jeu et des acteurs ainsi que sur ma connaissance des joueurs et des entraîneurs.

Je dirais également que mon arbitrage est plus posé, j’arbitre de manière plus sereine, avec moins d’émotions, même si j’en ai toujours un peu, tout dépend des circonstances des rencontres.

Je continue d’ailleurs à toujours travailler sur la gestion des émotions et ai toujours envie de faire mieux, c’est d’ailleurs pour cela que je continue à arbitrer même si je suis l’un des arbitres les plus âgés de la division.

Cependant, quel que soit le moment de ma carrière, je n’ai jamais recherché une reconnaissance de par ma fonction d’arbitre et n’ai jamais eu besoin d‘entendre de la part d’un joueur que j’étais un bon arbitre car j’estime que les critères des joueurs ne sont pas objectifs, j’ai donc toujours préféré être jugé par mes pairs.

En revanche, j’ai toujours eu plaisir à pouvoir débriefer avec les joueurs à tête reposée, cela m’est déjà arrivé à plusieurs reprises durant ma carrière, et cela m’a permis d’expliquer les limites de l’être humain. L’arbitre fait nécessairement des erreurs, nous ne sommes pas des super-héros. Comme le joueur qui, pendant le match, va manquer un tir facile, l’arbitre va rater un coup de sifflet qui paraissait pourtant facile.

De plus, un tel échange avec les joueurs permet d’expliquer que si un arbitre fait des erreurs pendant un match il peut être sanctionné car nos prestations sont observées et notées, nous pouvons être suspendus en raison de mauvaises performances voire être amenés à descendre de division si nous avons réalisé une mauvaise saison.

Est-ce que l’arrivée de jeunes arbitres est une source de motivation et de performance pour vous ?

Je tiens tout d’abord à préciser que j’ai toujours cette envie personnelle de toujours vouloir progresser, et cela est primordial, mais il est vrai que l’arrivée de jeunes arbitres est bien sûr une source de motivation supplémentaire. Je pense que si je suis peut-être moins fort dans la maîtrise réglementaire que certains arbitres, et notamment la jeune génération, j’ai d’autres atouts. J’ai moins besoin de prouver que certains jeunes arbitres, qui ressentent le besoin de se positionner et de prouver qu’ils ont leur place, alors que grâce à mon expérience je n’ai plus l’impression d’avoir à prouver que je suis à ma place.

Je dirais que ce que j’aime dans l’arrivée de jeunes arbitres c’est que cela est un moteur pour les arbitres plus expérimentés pour constamment tenter d’améliorer notre niveau d’expertise, de performance, de tout simplement faire tous les efforts pour être bons sur le terrain.

Si nous étions moins challengés, nous aurions sûrement tendance à nous satisfaire de nos acquis et donc à ne pas progresser. Je pense d’ailleurs que ce constat est vrai pour des sportifs de haut niveau mais également dans le monde de l’entreprise.

Vous arbitrez des hommes en Betclic Elite et Pro B et des femmes en Ligue Féminine. Arbitrez-vous différemment une équipe féminine ou masculine ?

Il n’y a pas réellement de difficulté à arbitrer des hommes ou des femmes, la différence porte sur une question d’habitude.

Si j’arbitrais de la Ligue Féminine la majeure partie de la saison, et seulement occasionnellement de la Betclic Elite, très clairement je serais plus performant en Ligue Féminine.

Cependant, aujourd’hui, j’arbitre de la Ligue Féminine à hauteur d’un à cinq matchs par saison, ce n’est pas assez régulier pour être totalement performant dans la division.

Si j’ai une maîtrise de la mécanique, du règlement, de l’émotion, j’ai moins la maîtrise des joueuses, de leur technicité, de leurs spécificités, et donc peut-être aussi de leurs éventuelles tricheries, de leur roublardise, ou au contraire de leur honnêteté.

A contrario, comme j’arbitre régulièrement en première division masculine, je connais 90% des joueurs et leurs spécificités, je vais donc être plus vigilant aux éventuels défauts techniques de certains d’entre eux.

Je dirais donc que la différence se fait sur la totale connaissance de la 1ère division masculine, et sur ma connaissance plus partielle de la Ligue Féminine.

Il y a également un deuxième point à prendre en considération entre les hommes et les femmes, c’est l’acceptation du contact. L’arbitre doit réussir à bien sélectionner ses coups de sifflet pour ne pas trop siffler et laisser les athlètes s’exprimer.

La difficulté qu’il est possible de rencontrer chez les femmes par rapport aux hommes c’est ce « laisser-jouer » que je maîtrise pour les hommes comme je les arbitre régulièrement, et que je vais moins maîtriser chez les femmes, ce qui va faire que je vais avoir tendance à trop laisser jouer alors que certains contacts ne peuvent pourtant pas être tolérés car c’est physiquement trop difficile.

Vous êtes contraint, en tant qu’arbitre, à des prises de décisions rapides. Comment prendre la bonne décision en quelques dixièmes de seconde ?

Ce qui est certain, c’est que pour comprendre l’histoire de l’action il faut connaître l’histoire depuis son début.

Concrètement, une action de jeu à une histoire, c’est-à-dire un début et une fin. Si l’arbitre n’a pas la vision globale du début et de la fin de l’action, je pense qu’il ne peut pas être juste dans son coup de sifflet.

Pour avoir un bon coup de sifflet, il est nécessaire de voir les acteurs se placer et se déplacer, toujours avoir un œil sur le ballon également, pour voir si réglementairement les uns et les autres ont fait les choses dans les règles de l’art ou si une intervention est nécessaire car la règle n’aurait pas été respectée.

On dit souvent que les meilleurs coups de sifflet ne sont pas les coups de sifflet immédiats, mais les coups de sifflet qui sont légèrement décalés, ceux pour lesquels l’arbitre a eu le temps de prendre une respiration avant de siffler car entre un quart de seconde et une demi-seconde il y a peu de différences, cependant, peut-être que ce délai supplémentaire va permettre de faire la différence et de prendre la bonne décision.

Les arbitres américains dans leur formation en NBA disent souvent que lorsqu’on a le sifflet dans la bouche, il ne faut pas avoir les poumons remplis d’air mais être contraint d’inspirer avant de siffler et que c’est ce temps d’inspiration qui peut permettre d’avoir un bon coup de sifflet.

Vous arrive-t-il de savoir que vous avez pris une mauvaise décision sur une action de jeu, et comment faites-vous pour que cette erreur ne vous déconcentre pas du match ?

La manière dont je vais répondre ne concerne que moi car certains arbitres ont la capacité de passer plus rapidement à autre chose que d’autres, cela dépend du caractère de l’arbitre, mais également de la gravité et de la portée de la décision.

Très clairement, il faut avoir conscience que l’erreur d’un arbitre en fin de match n’aura pas la même incidence que la même erreur faite en début de match.

Un arbitre qui fait une erreur en fin de match est nécessairement impacté pendant un certain temps, cela peut durer une, deux voire trois semaines, et je pense qu’il ne peut en être autrement.

Se dire qu’une décision erronée peut avoir couté la victoire à une équipe est dramatique et on essaie en tant qu’arbitre d’éviter ce type de situation.

Parfois, même en revoyant les images plusieurs fois, on peut avoir tendance à s’auto-persuader que la décision prise était la bonne et il faut parfois l’aide de quelqu’un pour accepter que la décision prise n’était pas la bonne.

Enfin, lorsqu’on fait une erreur pendant un match, on a tendance à vouloir vite re-siffler derrière cette erreur pour se rassurer, c’est une erreur de jeunesse qui peut être due à une non-maîtrise des émotions. Or, dans ces moments, je pense que la bonne réaction est d’attendre que la situation vienne à soi en espérant que l’on puisse donner un coup de sifflet clair et clean afin de pouvoir se rassurer, d’où la difficulté d’une erreur en fin de match qui, au-delà de son impact, nécessite d’attendre le week-end d’après pour se « rattraper », avec le stress que cela engendre.

Comment est organisée la notation des arbitres ?

Nous réalisons à peu près une trentaine de matchs par saison et sommes observés 50% du temps, soit environ quinze fois par saison, soit en physique, soit en vidéo. À la suite de chaque observation, une note est fixée puis une moyenne est réalisée sur la saison et un classement est effectué entre les arbitres et le ou la dernière descend de division. C’est finalement un système de montées et de relégations identique à celui des équipes.

Quels liens feriez-vous entre l’arbitrage dans le sport et le monde de l’entreprise ?

Il y a nécessairement des parallèles à faire car nous sommes dans de la gestion humaine avec une rigueur, une ligne directrice à faire suivre aux deux équipes. Nous sommes dans l’accompagnement des personnes pour arriver à terminer le match correctement.

Le rôle de l’arbitre est donc de dire aux joueurs ce qu’ils peuvent faire et ce qu’ils ne peuvent pas faire. C’est la même problématique en entreprise, le manager guide les salariés en leur laissant plus ou moins de liberté à chacun pour atteindre à un objectif commun, tout en prenant en compte les caractères de chacun.

La seule différence que je soulignerais est que contrairement à l’entreprise dans laquelle l’objectif est commun, l’objectif d’un arbitre, qui est de terminer le match correctement, n’est pas commun avec celui de chaque équipe qui est de gagner ce match.

Enfin, je dirais que l’arbitrage apprend la maîtrise de soi dans des contextes parfois difficiles, ce qui peut également parfois être le cas en entreprise, et, que ce soit dans le domaine de l’arbitrage ou de l’entreprise, je pense que dès lors qu’une personne n’est plus dans la maîtrise émotionnelle, elle est dans l’erreur de comportement, voire d’attitude. Les arbitres n’aiment pas parler de cela mais lorsqu’il y a des sanctions trop rapides, trop militaires c’est systématiquement parce que nous sommes dans une non-maîtrise émotionnelle, les évènements nous échappent, et pour se défendre on siffle.

LA VISION DE L'ATTACHÉ DE PRESSE - PARTIE 2

Fabrice, vous avez été, dans le cadre de vos fonctions de Responsable de la Communication et des Relations presse, Attaché de Presse des équipes de France de basketball masculine et féminine. Pourriez-vous nous expliquer quel était votre rôle ?

Le rôle d’un attaché de presse est principalement de mettre en relation, dans les conditions optimales, les journalistes avec les joueurs ou joueuses de l’équipe de France lorsqu’ils sont en stage ou en compétition.

L’Attaché de presse a également pour rôle de rédiger les communiqués de presse officiels et éventuellement d’écrire des articles puis, au regard de l’évolution du métier mais plus globalement de la société, d’être présent sur les réseaux sociaux.

Pendant les compétitions, la mise en relation est bien évidemment le moment le plus sensible car il faut réussir à concilier les deux objectifs qui parfois sont difficilement conciliables : répondre aux sollicitations des journalistes tout en ne perturbant pas les athlètes dans leur compétition. Cela nécessite notamment de bien comprendre ce qui se passe dans l’équipe et dans la tête des joueurs.

En votre qualité d’Attaché de presse, quel lien entreteniez-vous avec les joueurs de l’équipe de France et le staff ?

La première chose que j’ai souhaitée lorsque je suis arrivé à la Fédération française de Basket-ball c’est d’être totalement intégré au staff et ne pas être à l’extérieur de celui-ci.

Cela a été un travail de longue haleine car cette intégration n’a pas été immédiate, il a fallu au moins deux années d’expériences plus ou moins réussies pour faire en sorte que la direction technique nationale et la direction de la Fédération acceptent de totalement m’intégrer en qualité d’attaché de presse au staff afin que je ne sois pas simplement une sorte de consultant extérieur alors que je faisais partie de la Fédération (nous sommes dans les années 2000).

Cette évolution a permis de véritablement m’intégrer au staff et de m’intégrer dans la vie quotidienne des joueurs et joueuses en équipe de France, de pouvoir les suivre et surtout d’être au plus près de la réalité et de leur disponibilité.

Cette proximité m’a permis de toujours essayer d’articuler au mieux le temps de parole, de choisir les moments les plus adaptés, faire en sorte que les journalistes puissent avoir ce qu’ils souhaitent et que les joueurs ne soient pas impactés dans leur performance en raison de cette obligation, car si les relations presse font partie du métier du sportif cela n’est bien évidemment pas leur cœur de métier.

Est-ce que vous construisiez, avec le staff, un discours à tenir lors des compétitions ?

Il n’a jamais été question pour moi de mettre des mots dans la bouche des joueurs ou des membres du staff.

En revanche, à chaque début de stage, dans le cadre des préparations d’avant compétition, lorsque nous sommes encore au calme et que les joueurs sont détendus et ont un peu plus de temps, nous prenons un temps afin de présenter de la communication globale de la Fédération.

Lors de ce temps, nous expliquons ou rappelons les règles attenantes à cette communication et expliquons aux joueurs la stratégie de communication de la Fédération, qui dépasse la seule communication de l’équipe nationale.

Nous prenons également le temps de leur rappeler la place de leur sport dans l’écosystème du sport national et mondial, puis nous rappelons ensuite le mode de fonctionnement des relations avec les journalistes qui peut, parfois, être à l’opposé ou, à tout le moins, différent de ce qu’ils connaissent tout au long de l’année avec leur club.

Pour clore cette présentation, nous leur rappelons la différence d’aura qu’ils ont lorsqu’ils revêtent le maillot de l’équipe de France et le rôle qu’ils ont en qualité de porteur de ce maillot.

Le rôle de l’attaché de presse n’est-il pas devenu plus complexe de nos jours avec l’utilisation des réseaux sociaux par les sportifs de haut niveau ?

Oui, les réseaux sociaux ont fait énormément évoluer le métier d’attaché de presse ces vingt dernières années et je rajouterai aux réseaux sociaux l’entourage des joueurs.

Je reconnais d’ailleurs qu’il a fallu s’adapter à ces évolutions, que nous avons fait des erreurs et que nous en faisons encore parfois car certaines choses nous échappent, elles sont directement liées soit aux community manager, aux agents directement embauchés par le joueur ou au joueur lui-même.

S’agissant des community manager ou des agents, ce sont des interlocuteurs qu’il a fallu appréhender, comprendre, adopter, et à qui il a fallu expliquer les règles au sein de l’équipe nationale.

Il a fallu faire preuve de pédagogie pour expliquer que tout au long de l’année, en club, ce sont eux qui entourent l’athlète, mais que pendant le temps de l’équipe de France c’est la Fédération, et en l’occurrence l’attaché de presse de la Fédération qui gère le rapport aux médias et à la communication.

Nous n’avons pas interdit aux community manager ou aux agents de faire des communications avec leurs joueurs mais nous rappelons régulièrement que celles-ci ne doivent pas être contraires à la communication et aux règles fixées par la Fédération.

Enfin, j’ai également constaté une évolution entre les générations qu’il est nécessaire de comprendre et de prendre en compte.

Il y a vingt ans, la génération de Laurent Foirest et Antoine Rigaudeau, pour ne citer qu’eux, était réticente à la communication et peu connectée. Nous avons ensuite connu la génération de Tony Parker et Boris Diaw, avec une éducation donnée par les clubs NBA, qui avait totalement assimilé les limites de la communication et la portée de son discours, à la génération actuelle qui s’affranchit un peu des codes, qui est plus dans une culture du buzz, et par conséquent moins contrôlable.

Est-il complexe de concilier l’objectif fédéral, collectif et global, avec l’objectif d’un community manger ou agent de joueur ?

Il y a toujours des difficultés lorsque les objectifs de la Fédération ne sont pas en phase avec le ressenti de l’athlète ou avec ce qu’il souhaite.

Je dirais qu’il y a plusieurs points à prendre en compte.

Le premier est qu’il m’a toujours été demandé, dans le cadre de mes missions, de donner la priorité au collectif, que l’équipe de France était prioritaire à tout autre chose et c’est un principe que je rappelle en permanence lors chaque stage ou compétition aux joueurs.

Le deuxième point que nous avons rencontré par le passé, qui se produit moins aujourd’hui, ce sont des athlètes qui souhaitaient faire que leur propre communication et relation médias et qui ne souhaitaient pas participer aux actions collectives de l’équipe nationale.

Ce sont des situations complexes à gérer lorsque nous y sommes confrontés, il faut donc faire preuve de pédagogie pour expliquer au joueur en question que lorsqu’il est en équipe nationale il fait partie d’un collectif et qu’il est là pour la promotion du basket français dans son ensemble.

Afin que ce message soit clair pour tous, nous expliquons, lorsqu’une opération est organisée avec un partenaire, pourquoi nous la faisons.

À titre d’illustration, nous expliquons que ce partenaire donne de l’argent à la Fédération et que cela permet notamment d’améliorer la formation des entraîneurs, permet aux clubs de recevoir des aides pour acheter du matériel, améliorer les conditions de déplacement et de performance des équipes de France etc.

Nous expliquons aux joueurs que cetargent ne leur revient pas directement et que ce n’est pas directement pour leur image mais qu’ils sont là pour la promotion de leur sport et pour représenter un collectif et une Fédération.

Je dirais que c’est essentiellement ce qu’il nous a fallu faire comprendre aux joueurs et à leur entourage sur cette problématique de gestion de leur image et des liens avec leurs partenaires privés et individuels et les partenaires de la Fédération. Cependant, je reconnais que les joueurs y sont aujourd’hui habitués et que cette problématique se pose moins que par le passé.

Enfin, il faut également prendre en compte que même pendant les périodes de compétitions internationales, la Fédération n’est pas l’employeur du joueur, c’est le club qui reste l’employeur et c’est cet employeur qui le fait vivre toute l’année.

Un joueur en équipe nationale ne perçoit pas d’argent de la Fédération, nous portons donc notre discours sur d’autres valeurs que celle de l’argent.

L’utilisation des réseaux sociaux n’a-t-elle pas pour conséquence d’obliger l’attaché de presse à intervenir très souvent aval de déclarations plutôt qu’en amont ?

Oui, totalement, et je ne vous cache pas que nous avons connu ce que j’appelle des « incidents » de communication avec des joueurs qui ont communiqué, volontairement ou involontairement, sans penser aux conséquences.

Concrètement, les situations les plus complexes à gérer sont celles de joueurs qui se blessent et sur lesquels la Fédération ne souhaite pas communiquer immédiatement car soit nous ne connaissons pas encore la gravité de la blessure, soit nous n’avons pas eu le temps de prévenir le médecin du club dans lequel le joueur est salarié, et donc de mettre en œuvre les protocoles très stricts à respecter.

Il suffit dans ces moments qu’un joueur communique sur les réseaux sociaux, à la sortie de l’entraînement, sur la blessure d’un coéquipier sans préciser la gravité de la blessure pour que les réseaux s’emballent en quelques secondes et que nous soyons dépassés en raison de la vitesse de la propagation de l’information.

Nous essayons d’anticiper au maximum les choses, en équipe de France, nous rappelons aux joueurs qu’il est hors de question de communiquer sur une blessure, que ce soit sa propre blessure ou celle d’un coéquipier tant que nous n’avons pas communiqué officiellement.

Il m’arrive, plus qu’auparavant, de prendre la parole dans le bus à la fin d’un entraînement pour dire aux joueurs qu’untel s’est blessé mais qu’il ne faut pas encore en parler.

Si mon intervention limite les fuites, cela ne permet pas de toujours de les éviter, il suffit que le joueur communique sur sa blessure à sa femme ou à son agent pour que l’information puisse fuiter.

De notre côté, nous sommes pris par le temps car il faut que le médecin effectue son diagnostic, que nous prévenions le médecin du club dans le respect du protocole puis que nous fassions un communiqué officiel.

Il faut donc accepter de ne pas tout pouvoir maitriser, cependant cela n’empêche pas d’être intransigeant sur certains points.

Il y a quinze ans, nous pouvions prendre le temps de communiquer, aujourd’hui il faut être beaucoup plus rapide, non pas dans la précision de l’information que nous allons donner, mais dans la première information que nous transmettons.

J’ai un principe qui est de dire que le premier qui parle est le plus repris. Je dis souvent que si on a une information, il faut la communiquer le plus rapidement possible, tout en ayant respecté les règles, car ce sont toujours les mots du premier qui a communiqué qui seront repris.

Est-ce que vous préparez les joueurs aux conférences de presse ou autres interviews ?

Non et cela a toujours été un regret mais nous manquons de temps pour le faire. Nous faisons depuis plusieurs années des interventions auprès de l’INSEP, ce n’est pas du coaching ou du média training mais une sensibilisation aux relations presse et aux réseaux sociaux auprès des jeunes pousses qui sont au Pôle France.

Aujourd’hui c’est le seul moment où nous avons le temps de le faire.

En revanche lors de nos interventions en équipe de France nous rappelons aux joueurs des règles des simples, c’est-à-dire ne pas copiner avec les journalistes même s’il y a des relations privilégiées avec certains d’entre eux tout au long de la saison, puis nous rappelons également des règles basiques, notamment sur le lieu où placer le regard lors d’une interview ou lors d’un duplex.

Cependant nous n’avons pas le temps de faire des formations médias lorsque nous sommes en stage.

Néanmoins, je prépare toujours des questions qui, selon moi, seraient légitimes à être posées par un journaliste lors d’une conférence de presse, cela permet d’anticiper des réponses et de ne pas mettre les joueurs, le staff ou les cadres de la Fédération en difficulté, notamment concernant les contrats, les assurances etc.

Certains joueurs ont-ils besoin d’être davantage « protégés » des sollicitations des médias ?

Dans un groupe, nous avons des athlètes qui sont tout de suite capables de réaliser une télévision ou une interview, puis d’autres qui sont beaucoup plus réticents ou beaucoup moins à l’aise.

Il y a vingt ans, cet exercice média était pour certains joueurs un exercice compliqué, ce qui est moins le cas aujourd’hui, cependant ce n’est pas pour cela que nous avons des joueurs toujours prêts à se confronter aux médias.

Grâce à l’intégration de l’attaché de presse dans le groupe, on se rend très vite compte de la capacité des joueurs à réaliser ce type d’exercice devant les médias, car ce sont des choses qui se repèrent puis nous en parlons aussi avec eux pour avoir leur ressenti, notamment pour les nouveaux sélectionnés.

Enfin, c’est également à l’attaché de presse, qui connaît les joueurs mais également certains journalistes, de savoir avec quel journaliste un joueur, qui n’est pas forcément toujours à l’aise devant les médias, va se sentir en confiance. Il faut donc connaître la sphère des deux côtés.

Au contraire, vous arrive-t-il de privilégier certains joueurs devant les sollicitations médiats ?

S’il y a des athlètes très à l’aise dans l’exercice de l’interview et qui ont des choses vraiment intéressantes à dire, l’écueil est de les sur-solliciter.

Je reconnais d’ailleurs avoir fait cette erreur lors du championnat d’Europe en 2003 avec Tony Parker.

Tony venait de remporter son titre NBA et les journalistes le réclamaient sans cesse.

Lors de cette compétition j’ai organisé trop d’interviews et au bout d’un moment Tony, qui était pourtant prêt à répondre à de nombreuses interviews, est arrivé à saturation car l’enchaînement des interviews était trop pesant.

Cela m’a appris qu’il fallait être intelligent dans l’alternance et dans l’espace-temps des interviews.

En tant qu’attaché de presse, cela veut dire qu’il faut apprendre à dire non aux journalistes, et cette expérience nous a permis de mettre en avant des joueurs qui étaient moins sollicités et d’obliger les journalistes à s’intéresser à d’autres profils et non pas seulement aux stars de l’équipe.

Depuis 2003, nous avons d’ailleurs mis en place des groupes de joueurs par session et par jour pour qu’il y ait une rotation entre les joueurs.

Cela permet de concentrer le temps de prise de parole des athlètes, de bien répartir dans l’équipe les obligations médias et, indirectement, d’éviter d’éventuelles jalousies dans le groupe.

Enfin, je ne vous cache pas qu’il m’est également arrivé de ne pas envoyer certains joueurs devant la presse afin d’éviter toute polémique, ce qui n’empêche bien évidemment pas ces joueurs de communiquer autrement, notamment via les réseaux sociaux ou sur d’autres supports, mais pas en temps officiel de prise de parole organisée par la Fédération.

De quelle manière les médias peuvent-ils influer sur la vie d’un groupe et sur les performances de celui-ci ?

Il est rare que toute l’équipe qui passe à côté d’une compétition, même en cas de mauvais résultat collectif, il y a toujours des joueurs qui réalisent des performances correctes.

Cependant, la problématique que j’ai déjà rencontrée sur une compétition c’est le déballage de problèmes personnels d’un joueur par un média. Ce type de déclaration perturbe l’équipe car l’ensemble du groupe a forcément connaissance des déclarations.

De telles déclarations peuvent créer des tensions au sein du groupe car les autres coéquipiers peuvent ne pas comprendre ces déclarations et les relations entre les joueurs peuvent se tendre, ou a contrario, les joueurs sont en accord avec les déclarations qui ont été faites par leur coéquipier et cela a pour conséquence de remettre en cause les choix de l’entraîneur.

De telles situations se sont déjà produites, et cela impacte forcément les joueurs, le staff et cela peut déstabiliser un groupe et jouer sur le résultat final.

Enfin, je soulignerais également que les évolutions ces vingt dernières années en termes de communication et médias ont été impressionnantes. Il y a vingt ans, le journal l’Équipe était la seule source d’information sportive et il n’y avait pas encore les réseaux sociaux. À cette époque, j’ai côtoyé des coachs qui étaient en capacité de découper les articles « basket » dans le journal pour ne pas qu’ils soient à dispositions des joueurs lors des petits déjeuners pendant les compétitions.

Bien évidemment, aujourd’hui cette maitrise n’est plus possible, il faut donc que le groupe essaie de garder la tête froide et prenne de la distance.

Quelles techniques utilise un Attaché de presse pour protéger un groupe de mauvaises critiques ou d’éloges lors d’une compétition ?

Protéger un groupe est aujourd’hui très difficile en raison de l’évolution des moyens de communication.

Une chose est certaine, c’est que l’attaché de presse doit être totalement en phase avec le staff,sinon le travail ne peut pas être totalement efficace.

La deuxième chose est de réussir à trouver le moment opportun pour intervenir auprès des joueurs afin qu’ils soient en pleine capacité d’écoute.

Enfin, il ne faut pas oublier que même si elle prend de plus en plus d’ampleur, la communication reste un sujet annexe car l’objectif premier est la compétition, c’est-à-dire gagner des matchs.

Le rôle de l’attaché de presse est donc de réussir à délivrer son message ou ses conseils auprès des joueurs afin que ces derniers évitent, le cas échéant, les écueils devant les médias.

Je n’hésite donc pas à rappeler parfois des principes qui peuvent paraître simples, mais il est également de mon rôle de les rappeler car je serais le responsable d’une erreur de communication si je n’avais pas alerté sur un sujet sur lequel j’aurais pourtant dû intervenir.

Enfin, il y a toujours des consignes à rappeler, qui ne concernent pas toujours le fond du discours mais des principes à respecter.

Par exemple, sur les compétitions internationales, les joueurs doivent rentrer par la porte A et sortir par la porte B car la zone mixte est placée près de la porte B et la Fédération est condamnée à une amende si les joueurs ne sortent pas par cette porte.

C’est un détail, mais c’est important d’en informer les joueurs, même si cela peut paraitre futile.

Selon vous, est-ce que les stratégies de communication utilisées dans le sport de haut niveau sont transposables à l’entreprise ?

Oui, je pense qu’elles sont totalement transposables car les stratégies de gestion de groupe et de management des équipes que nous utilisons dans le sport sont utilisables également au sein d’une entreprise.

Il faut, que ce soit dans le monde du sport ou de l’entreprise, distinguer la stratégie de communication institutionnelle globale de la stratégie de communication de crise.

La stratégie de communication institutionnelle globale est propre à chaque institution du monde du sport ou de l’entreprise.

En revanche, en communication de crise, que cette crise touche le monde du sport ou de l’entreprise, on retrouve les mêmes marqueurs avec les mêmes questionnements, à savoir, qui prend la parole, quand prend-il la parole, quel message fait-il passer etc. Plus la situation de crise a été anticipée, meilleure la communication sera.

Toutes les communications de crises non préparées, que ce soit dans le monde de l’entreprise ou dans le monde politique, lorsque la crise survient sont souvent un fiasco et c’est exactement la même chose dans le monde du sport. Je dirais également que toutes les déclarations imprévues ajoutées dans le discours de crise au moment où celui-ci est prononcé sont, à 75% négatives.

Pour éviter ce type d’écueils, j’ai préconisé, pendant des années, qu’avant le passage en zone mixte les joueurs puissent avoir un « retour au calme » dans le vestiaire pour ensuite enchaîner sur les interviews et éviter d’être questionnés quelques secondes après la fin du match.

Cependant, ce n’est plus possible aujourd’hui lors des compétitions internationales et je ne vous cache pas que la zone mixte est pour moi un lieu angoissant, les joueurs n’étant pas toujours en maîtrise de leurs émotions.

Qu’est ce qui est le plus compliqué dans la fonction d’attaché de presse ?

Le plus compliqué pour l’attaché de presse, c’est de savoir, c’est-à-dire être en possession de l’information. Par exemple, si l’attaché de presse n’est pas informé de certains faits (blessures, problématiques de contrats, évolutions des réglementations etc.) cela peut compliquer la communication et provoquer des erreurs.

À titre d’exemple, j’ai le souvenir d’une erreur lors des Jeux olympiques de 2016 à Rio. Une erreur de communication lors d’une telle compétition peut s’avérer pénalisante car le monde entier est tourné vers cet évènement.

Durant de cette compétition, l’équipe de France était opposée, lors d’un match de poule, aux États-Unis. Lors de ce match, Tony Parker n’est pas entré dans le cinq majeur. J’étais dans la tribune de presse et j’ai pensé que le coach voulait faire souffler Tony mais qu’il allait rapidement le faire entrer.

Cependant, Tony n’a pas joué de la première mi-temps. Dans une situation comme cela, aux Jeux olympiques avec une star mondiale comme Tony et dans un match contre les États-Unis, il est inconcevable de ne pas prendre la parole pour expliquer la raison et pour rassurer.

À ce moment précis, je n’ai aucune information sur la raison de la mise sur le banc de Tony mais suis sollicité par tous les médias. Je demande donc au Directeur Sportif de l’équipe la raison et ce dernier m’envoie un SMS pour me dire que Tony a une douleur à l’orteil et qu’il a été décidé par le staff de ne prendre aucun risque avec sa santé.

À la réception du SMS, je rédige rapidement un tweet pour mettre un terme à toutes les spéculations.

Cependant, je n’étais pas informé que la règlementation avec la NBA avait été modifiée et que pour touteblessure d’un joueur NBA un protocole spécifique d’annonce devait être mis en œuvre.

À cause de ce tweet, nous nous sommes retrouvés dans une importante problématique ayant dû être gérée avec le bureau de la NBA à New York et les San Antonio Spurs.

Or, si l’information du repos de Tony m’avait été transmise avant le début du match, il n’y aurait pas eu toutes ces suspicions pendant la rencontre car nous aurions communiqué calmement avant le match et nous aurions évité une communication non préparée.

Cet exemple démontre parfaitement que si la chaine de commandement n’est pas globale et complète et qu’il n’y a pas un partage maitrisé de l’information, l’attaché de presse, et donc la Fédération, se retrouve vite face à des difficultés complexes à gérer.

Durant toutes vos années au sein des équipes de France, quels sont les joueurs dont la facilité devant les médias vous a le plus impressionné ?

Sincèrement, je n’ai jamais eu de crainte avec Boris Diaw, dans son rôle de capitaine, et Tony Parker qui excellent tous les deux dans cet exercice.

Tony était capable de recadrer quelqu’un lorsque les choses n’étaient pas dites de la bonne manière, alors que Boris qui avait cette capacité, par une pirouette, de recadrer de manière plus douce.

J’ai toujours été impressionné par la capacité de Boris à répondre à toutes les questions mais également d’être extrêmement prudent, tout en donnant du contenu aux journalistes.

Un autre joueur qui est excellent devant les médias, c’est Antoine Diot.

Nicolas Batum lui a toujours été présent, il m’a toujours dit que je pouvais compter sur lui s’il fallait envoyer quelqu’un devant la presse, quelles que soient les circonstances et cela a toujours été le cas. Pour cela, ces joueurs sont remarquables.

Chez les femmes, Céline Dumerc a toujours été en capacité de répondre, de faire attention à ses propos, avec cet avantage de toujours demander un conseil pour progresser, non pas parce qu’elle manquait de confiance en elle mais parce qu’elle avait toujours envie d’apprendre et de s’améliorer.

C’est d’ailleurs peut-être la vraie différence que j’ai rencontrée entre l’équipe masculine et féminine, c’est la capacité des joueuses à ne pas hésiter à solliciter des conseils, ce qui était moins le cas avec les hommes.

Dernier exemple, j’ai toujours trouvé Sandrine Gruda extrêmement intéressante dans ses prises de paroles, mais je n’ai malheureusement pas eu beaucoup l’occasion de travailler à ses côtés car j’ai quitté l’équipe de France féminine avant qu’elle ne soit une cadre, mais ce que je peux vous dire c’est qu’elle est une joueuse à part, une « top player », il n’y a que la performance qui compte pour elle, c’est un état d’esprit.

Bien évidemment ce ne sont que des exemples car, en vingt ans, j’ai rencontré d’autres joueurs avec lesquels j’avais des certitudes.